Guitare Candy par le Studio Joran Briand

Le Studio Joran Briand nous présente la guitare Candy, réalisée pour le groupe rock Français La Femme pour les Ateliers Seewhy dans le cadre du projet « Un designer, une guitare » qui propose d’associer la facture d’instrument au design.

Bien qu’il ne soit jamais simple de revisiter la forme d’un objet aussi classique que la guitare, Joran Briand a réussi l’exercice avec brio et caractère grâce à une approche pluridisciplinaire sans frontières du design récurrente chez ce jeune designer.

Le résultat: une guitare sucrée en érable aux formes épurées et aux couleurs acidulées, évocatrices de l’univers psycho rock & surf Californien de La Femme, dont le design s’inspire de la pomme d’amour des fêtes foraines. La référence gourmande perdure même jusque dans la fabrication: le glaçage du corps de la guitare est obtenu grâce à un trempage dans un bain de résine, créant ainsi un dégradé de tons unique qui n’est pas non plus sans rappeler les profondeurs de l’océan et ses vagues, thème d’inspiration fondateur du travail du designer qui est également un grand passionné de surf. Le côté face de la guitare laissé brut semble quand à lui évoquer la pomme d’amour tranchée

Guitare Candy par le Studio Joran Briand

Photo John Fujimagari

Guitare Candy par le Studio Joran Briand – Matthieu Tregoat

Retour sur la conception de la guitare Candy avec le designer Joran Briand:

– Quelles ont été les principales contraintes techniques et stylistiques liées au projet ?

JB: Ce projet est avant tout une histoire d’amitié, de passion du design et de musique. Un soir d’été, les Ateliers Seewhy m’ont demandé de dessiner une guitare pour initier leur projet « Un designer, une guitare » qui propose d’associer la facture d’instrument au design. Bruno et Kano, les luthiers, m’ont expliqué ce que je pouvais faire et ce que je ne pouvais pas d’un point de vue acoustique et technique. Ma marge de manoeuvre était assez limitée. Je me suis concentré sur l’ergonomie et sur le matériau bois au niveau des assemblages et de la ?nition.

– D’où vous est venu l’idée de concept de la pomme sucrée ?

JB: Je voulais dessiner une guitare qui fait écho au son rock psycho californien du groupe La Femme. Cette idée de pomme d’amour m’est arrivée comme un ?ash. Con?serie des fêtes foraines, la pomme d’amour est pour moi le symbole de l’amour adolescent. Son aspect me fait aussi penser au glaçage des planches de surf et aux riffs de guitare de Dick Dale. Par cette ?nition chaque guitare est unique. La résine vient s’appliquer différemment selon le geste de l’artisan.

– Qu’est ce qui vous a semblé le plus intéressant dans le fait d’associer l’univers musical à celui du design ?

JB: Les choses sont arrivées au bon moment, quand les ateliers Seewhy m’ont commandé un design de guitare, j’avais fait la rencontre du groupe La femme via ma copine de l’époque. À ce moment là j’écoutais beaucoup leur son à l’atelier. Leur énergie musicale m’inspirait beaucoup. Cela s’est fait très naturellement, j’ai appelé Marlone puis j’ai rencontré Sacha et Samuel. On a beaucoup échangé avec Sacha le guitariste du groupe et les ateliers Seewhy sur ses besoins ergonomiques et acoustiques. Durant ces entretiens j’étais fasciné par leur échanges. Ils parlaient de la guitare comme un corps de femme, c’était très sensuel et très inspirant de les écouter.

Le guitariste Sasha du groupe La Femme (à gauche) avec la guitare Candy.

– Combien de temps nécessite la réalisation de la pièce et quand sera -t-elle disponible à la vente ?

Ce projet a prit un peu plus d’un an, entre l’idée et la réalisation. Les Seewhy guitars voulaient pour cette première pièce réaliser une guitare d’exception. Ils ont laissé le temps au temps. C’est très appréciable de ne pas travailler dans la précipitation, de laisser décanter les idées et de faire les choix dans la ré?exion et la concertation. Candy est une guitare manifeste. Si il y a une vraie demande nous ré?échirons à une version plus standardisée. Pour l’instant si vous voulez acquérir une Candy guitare, il faudra rencontrer Bruno et Kano pour qu’ils vous shapent un modèle sur mesure. Ce sont des orfèvres du bois.

– Quels sont vos prochains projets ?

Actuellement, je vais sortir une collection de bijoux pour mon amie Aude Durou fondatrice de la marque Ombre Claire. Une planche à pain en bois et marbre pour l’artisan boulanger Christophe Vasseur. Je dessine aussi du mobilier pour le technocentre de Renault et le show-room de l’écrurie de bateau Spindrift. Pour la marque Spindrift on fait un travail de recyclage intéressant car on réutilise des pièces carbones de leur ancien bateau pour réaliser l’ensemble du mobilier.

Le projet qui me tiens à cœur en ce moment, est la suite du projet West is the best. Je vais continuer à rencontrer des artistes, designer, architectes… qui ont choisi de vivre près de l’océan et de l’utiliser comme une source d’inspiration majeure. Je vais réaliser deux prochains numéros avec mon éditeur Room number. Le prochain voyage sera West is the best Brésil pour une sortie en décembre 2015. Actuellement on réalise le West is the best France pour une sortie en printemps 2016.