La revue d'architecture et de design
Retour sur l’exposition AD Intérieurs 2016
Alors que l’exposition AD Intérieurs 2016 vient de se clôturer, BED vous propose un retour sur ses pièces marquantes.
Après avoir investi de prestigieux espaces pour ses précédentes éditions tels que Artcurial, le Musée des Arts Décoratifs ou encore le Palais d’iéna lors de l’édition 2015, cette année AD Magazine (qui fête cette année ses dix ans) a élu l’Hôtel de la Monnaie de Paris afin d’y présenter le travail de ses 14 décorateurs et architectes invités, avec une scénographie signée Adrien Gardère sous forme de 4 boîtes miroitantes posées dans le salon Guillaume Dupré:
Le thème de l’édition de cette année étant: “Univers de Collectionneurs”, les talents invités ont proposé chacun leur interprétation, sous formes variées et diverses:
La Cuisine en réflection d’Ora-Ïto
« La cuisine est la pièce centrale de la maison, celle où l’on se retrouve au quotidien autour des repas. C’est aussi l’endroit le plus couru pendant les fêtes », s’amuse Ora-ïto, qui développe un jeu de correspondances graphiques entre des éléments de rangements muraux laqués bleu et un sol rayé conçu par Daniel Buren. Une table et quelques chaises composent cet espace architecturé qui se reflète à l’infini dans des miroirs, dans lesquels nombre de visiteurs ont tenté de rentrer tant le jeu d’illusion était réussi.
La chambre précieuse de Baciocchi Assosiati
Roberto Baciocchi imagine un lieu tout en contrastes ; une chambre rêveuse, étrange et onirique, mais pourtant rigoureusement architecturée. Un lit hollywoodien en forme de coquillage otte dans une pièce structurée par des jeux de collages cubistes. Applications de velours aux murs, tissage de moquette, plaques de bronze des appliques murales dessinent des carrés. Le lit invite à contempler une vitrine recelant une collection de bijoux anciens.
Le Studiolo de Fabrice Ausset
L’espace est sculptural : une coupole en métal tissée surplombe deux banquettes graphiques placées en vis à vis de part et d’autre d’une cheminée en acier gravé. Une monumentale bibliothèque en laiton accueille les pièces d’une collection d’art contemporain. Des œuvres colorées qui se détachent dans cet espace serein aux douces tonalités de bois, pierres et métaux. Découvrez prochainement les détails de cette pièce ici.
La salle de bains d’une égérie de Daniel Suduca et Thierry Mérillou
Il s’agit d’une salle de bains à la mémoire d’Annabelle Buffet, dont le portrait peint par son mari Bernard Buffet orne la pièce. À une architecture classique,
en harmonie avec celle de la Monnaie de Paris, le duo confronte des éléments de toilette fantasques en céramique commandités à l’artiste portugaise
Bela Silva. Vasque, miroir et piètements de la baignoire insufflent leur poésie au décor, que renforce une coiffeuse de Claude et François-Xavier Lalanne.
La galerie des empreintes de Raphael Navot
Le parquet en pavage de bois debout, sorte de mosaïque de bois, dessine des motifs circulaires au sol.
Raphael Navot s’emploie à apporter un traitement graphique au bois. Bibliothèque sculpturale, claustras vibrants, canapé abstrait définissent un paysage intérieur rêveur. Une double peau translucide apposée aux murs feutre l’espace.
Le bureau Lhassa/Venise/Paris de Gert Voorjans
Les murs parme, le sol rouge et les plafonds en miroir définissent un univers intense et concentré.
« Ce bureau propose un parcours rêveur, qui part du Tibet pour arriver à Paris en passant par Venise ; mobilier et objets symbolisent chaque étape du voyage », assure le décorateur. Une collection de parures tibétaines, des portes italiennes en bois doré du XVIII siècle et un ensemble de mobilier Art déco français définissent une élégance nomade.
Le living vidéo arty de Bismut et Bismut
Soucieux d’accompagner les évolutions des modes de vie, le duo imagine un lieu hydride tenant lieu de salon, salle à manger et cuisine. « Même s’ils sont aujourd’hui “déstructurés”, les repas demeurent le moment où l’on se retrouve en famille. » Pour symboliser cette fragmentation des usages, ils conçoivent un espace découpé, une table morcelée, un tapis divisé.
La sélection de vidéos présentées sur une mosaïque d’écrans provient de The Art of this Century, un ensemble de 400 œuvres numériques rassemblées depuis 2004. Dédiée au travail d’artistes contemporains chinois, cette collection consultable sur Internet, présentée à travers des expositions virtuelles ou disponibles en format électronique, accompagne les dernières avancées technologiques.
Le grand salon animalier d’Oitoemponto
Un immense canapé vintage du designer américain Adrian Pearsall invite à la contemplation. Les murs structurés par des arches en polycarbonate seventies s’ouvrent pour dévoiler une collection d’objets animaliers en argent dont les vitrines s’éclairent ou s’obscurcissent aux grès des envie du collectionneur. Cet espace spectaculaire, qui renvoie aux décors de James Bond autant qu’aux salons élyséens période Georges Pompidou, renouvellent un chic jet-set.
Tortue, canard et cigognes en argent massif serti de pierres semi-précieuses définissent un bestiaire pittoresque. Ce sont plus de 43 pièces rares de l’orfèvre portugais Luiz Ferreira (1940-2005), datant des années 1960-1970, qu’expose le duo. Ces objets décoratifs inspirés de la nature apportent une touche baroque
à ce salon épuré et serein.
La garçonnière en grisaille de Tristan Auer
L’univers est résolument masculin. Le décorateur développe un espace monochrome mais vibrant.
Aux lambris ornés de fresques à la grecque en grisaille des années 1870 présentes dans le salon, Tristan Auer juxtapose des panneaux texturés en acier et miroir. De part et d’autre de la pièce, des bibliothèques structurent l’espace. Elles enchâssent une cheminée, une banquette et des œuvres d’art. Retrouvez prochainement les détails de la pièce ici.
Le salon des sons de Jouin Manku
Placée au centre de la pièce, une capsule aux lignes fluides et organiques invite à s’installer pour écouter, confortablement assis sur une ample banquette, musique, bruits et autres sonorités proposés dans une bibliothèque sonore. « L’idée étant de proposer un lieu de détente dans lequel on peut partager des souvenirs sonores comme on le faisait autrefois autour des films. »
L’exposition AD Intérieurs 2016 se tenait du 3 au 18 Septembre à la Monnaie de Paris.
Site officiel : Ad Interieurs
Crédits photo: Seen By Kloé pour Blog Esprit Design
Assis sur une chaise de théâtre Napoléon III noircie par la fumée face à une chaise encore blanche Master des plasticiens PP Starck + Quittlet pour Kartell , je pense donc j’essuie mon ecran Apple (forcément) plein de buée. Ma cuisine qui n’est pas un palais de glaces versaillais classieux et doré moyen orienté mais pourrait devenir prochainement un petit palais de miroirs buréniens pour l’agrandir et désorienter tout le monde, bouleverser leurs reperes spatio temporels car elle doit faire 20 m2 ou moins….Voila tout ce que je retiens pour mon interieur… Merci Kloé….. J’aime l’art…. de rien donc le minimalisme, l’art conceptuel, et le design Diy mais je ne place jamais mes livres sur Sol Levitt, Carl André , Yves Klein et Buren en cuisine… J’aime aussi l’art cinetique et Yaacov Agam … ah bon c’est un Ora Ito.. et il rentre au musée , au Centre Pompidou…https://clubdeluxluxuryparadise.files.wordpress.com/2011/03/christofle2.jpg
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Mon message ne s’adressait pas tant aux visuels mais plutôt aux contenus de l’exposition…et à la critique de Télérama que je juge très sommaire, qui fait malheureusement abstraction de nombreuses pièces.
Il y a plus de points commun entre le tamdem affiché jouin manku et celui caché d’ora ito par les bras droits …. qu’avec ces décorateurs qui voguent pour moi sur une autre planète dite de la haute décoration parisienne qui ne concernent que très peu de clients potentiels…. La presse papier dit que c’est le top de la décoration.. C’est contestable, c”est une pièce (de monnaie) à vivre… et surtout à montrer. Dommage qu’il n’y a pas un filtre en or dans Google images ….. mais cette année , il y avait beaucoup de bleu, pour être tous dans les tendances couleurs….
Les jeux de miroir ainsi que le sol rayé de marbre blanc Tassos et de marbre noir Marquina sont signés de Daniel Buren, artiste in situ et/ ou de un ou plusieurs de ses 70 assistants . C’est bien mis en oeuvre par la Miroiterie de Paris et par Uni-Marbres …. Le bleu Azur et la référence à la cuisine de Charlotte Perriand pour la cité radieuse de le Corbusier à Marseille sont de Ora ito……Le reste est un travail du studio OI en assos avec le studio de Scavolini., cuisiniste haut de gamme italien… C’est très bien marketé avec des bonnes RP par Duende PR… http://www.duendepr.com/wp-content/uploads/2016/09/ito-daniel-2.jpg
Je fais une critique d’image d’objet et non une critique d’image photo ( je n’en ai pas la compétence même si j’ain travaillé dans la pub) ou d’image d’ espace . ce qui est pratiquement impossible. Ceci dit j’ai était interessé par le le dessin (dessin de Snanjit Manku) et le dessein, c’est à dire le design de l’agence Jouin Manku… Je suis interessé par la liste des artisans qui sont derrière le decor et qui font souvent évoluer le dessin.http://www.patrickjouin.com/data/projets_2632c/fiche/220/image-galerie-media_dessin_snanjit_redresse_b0fb1.jpg
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Tout d’abord merci d’avoir pris le temps d’apporter vos commentaires à cet article.
Je suis d’accord avec le papier de Xavier de Jarcy, l’un des rares critiques de design qui reste vivant dans la presse française: ” Le goût ne s’achète pasFauteuils Louis XIII orange, pot de fleurs-éléphant, canapés-baleines, aigles lumineux en terre cuite : d’une pièce à l’autre se déroule toute la liste du tape-à-l’œil qu’on n’aimerait pas avoir chez soiOn peut sauver à la rigueur la belle ambiance bleutée de la cuisine d’Ora-ïto (malgré l’insupportable jeu de miroirs) et le divan de Patrick Jouin et Sanjit Manku pour collectionneur d’ambiances sonores avec haut-parleurs intégrés. Un peu gadget, mais assez poétique.”
Le bleu canard laqué qui contraste avec le jaune moutarde des pots de Jouve qui rythment les horizontales des étagères , Tout cela est très épuré, tres graphique, tres geometique, tres coloriste , tres tendanseuse de tango, tres traits… pas tres AD interieurs… même avec un Sol…. Lewitt. J’adorerais faire la cuisine sur les colonnes de Buren Voila une induction qui je l’espere n’est pas à côté de la plaque et vous sera éclairante .
Je ne voudrais pas mettre en boites Ora @ ito qui vient ici avec une cuisine modulaire du marché milanais qui serait inspirée selon lui par Mondrian et selon moi par Lago Lego avec un sol rayé et marbré de Daniel Buren décontextualisé , dé situ-é ….. par ici la Monnaie