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Projet Etudiant : Formation calcaire de Romane Van Troost
Jeune diplômée d’un DSAA Design Produits en 2016 et d’un DMA Décor Architectural option Art du Verre et du Cristal en 2017 à l’ESDMAA d’Yzeure, Romane Van Troost présente son projet de DSAA Formation Calcaire. À la fois narratif et poétique, ce projet met en évidence une caractéristique propre au calcaire : l’effervescence.
Description du projet par Romane :
Autrefois, la matière revendiquait des qualités, un imaginaire et une identité. Aujourd’hui, les matériaux sont souvent réduits à une liste de propriétés en vue d’un résultat final anonyme. Ce projet est une manière d’élargir le regard sur le calcaire extrait à l’explosif. Il donne à voir au-delà de son exploitation comme charge inerte (poudre) dans les ciments, les peintures ou dans l’alimentation pour le bétail. Il questionne et interroge également les qualités qui font son identité.
Originaire de Lorraine où le sol abonde de calcaire, j’ai voulu par curiosité mais aussi par intérêt personnel explorer cette matière millénaire. L’histoire de sa formation longue et latente, ses particularités locales, sa friabilité et sa plasticité induisent un imaginaire et des potentiels riches à explorer.
En agriculture on utilise le vinaigre pour identifier les sols. D’une poignée de terre que l’on extrait on y dépose quelques gouttes de vinaigre, si celle-ci mousse c’est qu’elle est chargée de calcaire.
Quoi de plus identitaire qu’une réaction physico-chimique ?
En poussant ce phénomène d’effervescence comme principe de création on donne à lire un tout autre vocabulaire à la matière. En jouant sur l’association verre/calcaire, la transparence du support permettait de mettre en évidence tout ce processus et cette mouvance. Cela me semblait assez singulier de prendre le contre-pied du dépôt sur le verre. Plutôt que de vouloir lutter contre, ici, les disques de verre offrent support à son expression. En variant les dimensions de ces derniers, les motifs prennent une tout autre ampleur. Créé de manière aléatoire ils sont uniques et évoluent selon l’environnement, l’hygrométrie du lieu et le temps d’évaporation.En photographiant ce phénomène, toute notion d’échelle est abolie. L’imaginaire voyage entre plumages, paysages enneigés et surface givrée.
Univers Macro ou Micro ?… difficile de le deviner.
C’est ainsi, en donnant un peu de temps aux choses, en les laissant œuvrer apparaisse alors leur identité.
Encore au stade de recherche, l’envie serait de mettre en œuvre un moyen de protéger la surface cristallisée et, pourquoi pas, de contrôler ce phénomène propre au calcaire.
Crédit Photos : Fabio Delcampo, Pierrick et Romane Van Troost
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