La revue d'architecture et de design
Divine Decadence par Richard Yasmine : entre sensualité, provocation et artisanat sacré
À l’occasion de la Milan Design Week 2025, le designer libanais Richard Yasmine signe une nouvelle collection à la fois transgressive et raffinée baptisée : Divine Decadence.
Fidèle à son approche audacieuse, symbolique, décalée et assumée, Richard imagine une collection d’art de la table qui ne laissera pas indifférent !
Une esthétique entre opulence et audace
Divine Decadence se compose de vases, récipients, bols réversibles et bougeoirs, tous en marbre massif aux formes voluptueuses. Loin de la pure fonction (je vois vos yeux se plisser), chaque pièce se fait messagère d’une symbolique puissante en apportant un peu de poésie à l’univers de la table et plus encore. Certaines surfaces sont laissées lisses, d’autres hérissées de pointes en acier inoxydable accueillant délicatement une fleur de jasmin en double organza de soie… Rien que ça !
Cœur caché de ces sculptures, une tige en nacre rappelle subtilement les objets intimes, mêlant sensualité discrète et esthétique sacrée. L’objet utilitaire devient ici rituel, fusionnant l’érotisme avec la spiritualité, le design avec la transgression, on reconnait (bien là « le style de bad boy« , le style du designer)
Entre ombre et lumière, entre rituel et fétiche
La collection joue brillamment sur les contrastes : la pureté du marbre dialogue avec le scintillement de la nacre, la dureté des piques se confronte à la fragilité du jasmin, et le crochet intime s’enlace au froid métallique.
Chaque pièce devient une scène, un théâtre du désir où le regard est interpellé, provoqué, séduit. On voit assez bien dans un restaurant, un hôtel ou une table poétique ces pièces jouant avec le regards et l’étonnement des convives.
« Divine Decadence ne chuchote pas. Elle gémit. Elle ose. Elle révèle. » La collection incarne ainsi une forme de rébellion poétique, c’est beau ça !
La table n’est plus un lieu neutre, elle devient l’autel d’un cérémonial où nous aimons passer du temps, une scène où l’objet se fait confession.
Un hommage à l’artisanat libanais
Chaque pièce a été façonnée à la main par six artisans libanais, mettant en lumière l’importance du geste, de la main et du savoir-faire traditionnel. Dans une époque marquée par l’industrialisation à outrance, Yasmine réaffirme la valeur du fait-main, de la lenteur et du détail, en intégrant une dimension profondément humaine et contextuelle à son travail.
Ce nouveau chapitre s’inscrit naturellement dans la trajectoire de Richard Yasmine, que le Blog Esprit Design suit de près depuis plusieurs années. Rappelons ses projets marquants :
- After Ago, une collection graphique où passé et mémoire dialoguent avec l’abstraction contemporaine.
- Ashkal, une série de miroirs inspirés de l’architecture islamique, jouant sur la géométrie et la spiritualité.
- Calibre 32, un tabouret inspiré de l’engrenage mécanique, entre robustesse industrielle et raffinement formel.
Avec Divine Decadence, Richard Yasmine franchit un cap supplémentaire : il délaisse toute censure pour explorer un design du désir, viscéral, intime, provocateur, mais toujours empreint d’élégance et de finesse. On aime particulièrement son travail, sans réelle limite, qui provoque !
En savoir plus sur le designer : Richard Yasmine (son site internet)