Volatilis : quand le design s’ancre dans le geste et l’expérimentation

Paravent triptyque né d’un dialogue sensible entre bois et laine, Volatilis est une œuvre manifeste, à la croisée de l’artisanat d’art, du design low-tech et de l’expérimentation matérielle. Une pièce unique façonnée à la main, dans l’esprit d’un design lent, frugal, profondément humain.

Une esthétique du geste, entre tradition et innovation

Fruit du Julien Coutureau Design Studio, (déja passé sur BED pour son projet Sciuna) Volatilis incarne une vision du design comme vecteur de questionnement, de transmission et de transformation. Inspiré par une volonté de ralentir, d’observer, de ressentir, ce paravent déploie une narration matérielle subtile entre densité du bois et souplesse de la laine.

Réalisé en collaboration avec Alexis Malmezat et Martin Jouanneteau de chez AlMa ébénistes, ce projet s’éloigne des standards industriels.

Ici, pas de CNC, pas de machine à 3 ou 5 axes. Juste la main, l’œil, et la matière. La structure en cèdre massif est sculptée à main levée, avec une exigence de justesse et une rigueur artisanale rare. Chaque section est pensée comme un profil d’aile d’avion, affiné avec patience, révélant un dessin fluide et organique.

Une laine feutrée à la main, entre recherche et transmission

En parallèle, la laine bio française “Bizet clair et foncé”, travaillée en collaboration avec l’artiste feutrière Héléna Guy Lhomme, prend vie à travers un processus ancestral : le feutrage manuel.

À l’eau, à la chaleur et au frottement, sans machine, tout un savoir-faire manuel qui demande des années de pratique.

Au-delà de la technique, Volatilis explore : incrustation de copeaux de bois dans la fibre, gravures laser, jeux de textures… La matière devient terrain de recherche, support d’expression, expérimentation ouverte. Si le projet n’est pas co-signé par l’artiste – par choix personnel – il témoigne malgré tout d’un échange vivant, catalysé par Lainamac, entre le geste et l’idée.

Une démarche low-tech, poétique et durable

Ce projet se situe au cœur d’une réflexion sur le design éthique, sensible et durable. Il interroge : peut-on concevoir sans produire ? Créer sans standardiser ? Valoriser la matière brute sans la dominer ?

Volatilis ne cherche pas l’efficience. Il cherche le sens. Et dans ce geste lent, cette recherche de l’imperfection vivante, il redonne au design son rôle premier : celui de mettre en forme une vision du monde.

Ce paravent n’est que la première pièce d’un triptyque en devenir. Une porte ouverte vers d’autres collaborations, d’autres gestes, d’autres matières. Une invitation à poursuivre le dialogue entre designers, artisans et artistes.