Paris Design Week 2023 : 7 diplômé.es de l’école Camondo exposent à la boutique du MAD

17 août 2023 /
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Du 7 au 16 septembre 2023, la Paris Design Week s’amuse.

Pour l’occasion, la librairie-boutique du musée des Arts décoratifs donne carte blanche à sept jeunes designers, tous diplômés de l’école Camondo. Camillo Bernal, Jeanne Facomprez, Thomas Delagarde, Valérie Douangphrachandr, Bela Jaffrenou, Anaïs Junger et Lucas Huillet prennent possession des lieux et exposent leurs pièces avant-gardistes. Portraits.

1 – Camillo Bernal

Quel est votre parcours ?

Originaire de Colombie, je suis venue à Paris pour effectuer mes études d’architecture d’intérieur et de design à l’école Camondo. Dans mon travail, j’aime collaborer avec des artisans français tels que l’Atelier François Pouenat, le rotinier François Passolunghi, le CIAV à Meisenthal, en Moselle, ou encore le staffer Tollis. 

Quelles créations présentez-vous ?

Mes coquetiers en céramique sont le résultat d’une résidence de deux mois que j’ai réalisée au Cambodge en 2022 avec International Design Expeditions. La thématique  « Céramique and Food » était au cœur de ma démarche créative. En collaboration avec des artisans cambodgiens, les objets ont été réalisés sans dessins préalables. Sur place, nous ne communiquions que par gestes, car la langue locale était le khmer. 

Quelle a été votre source d’inspiration ?

Ces objets s’inspirent des traditions spirituelles cambodgiennes et démontrent l’importance du partage de la nourriture entre les dieux, les animaux et les humains. Ce sont des objets d’offrande présents lors de la cérémonie du partage. La forme regarde toujours vers le haut, la tête connectée au ciel, comme à l’intérieur des temples. Pour ce projet, je me suis concentré sur l’œuf. Cet aliment traditionnel est universel et sa forme parfaite représente à la fois l’origine de la vie et la fin.

2 – Bela Jaffrenou

Quel est votre parcours ?

J’ai obtenu mon diplôme, avec mention, pour le processus de recherche et d’expérimentation de la matière à l’école Camondo. Après une première expérience au sein de l’agence de Fabrizio Casiraghi, je suis devenue architecte d’intérieur chez Franklin Azzi Architecture. Mon goût pour le fait main et ma pratique de la céramique, à l’atelier de Catherine de Saint Etienne, s’est enrichi au cours d’un gap year à Londres, par des workshops en céramique à la Central Saint Martins ainsi qu’à la Chelsea College of Art & Design ou encore en tant que Young Ambassador lors de la Homo Faber 2022 avec la Michelangelo Foundation, à Venise. 

Quelles créations présentez-vous ?

L’escalier sans fin fait référence à l’œuvre House to watch the sunset de Not Vital exposé au Louisiana Museum au Danemark. Cette recherche de formes et ses différentes combinaisons s’est faite à même la matière en utilisant la technique de céramique à la plaque. Ce projet est en rupture avec ce que j’ai réalisé jusque là.

C’est ici la première fois que je reproduis cette oeuvre. Elle est issue d’un vaste ensemble constitué d’une trentaine de pièces en céramique réalisées à partir des trois formes géométriques : le cube, la sphère et la pyramide. À la fois assemblées et empilées, elles font apparaître de nouvelles compositions. Travaillée dans trois couleurs de terre différentes qui alternent à la fois un aspect mat et transparent, la série s’est donc formée autour de L’escalier sans fin

Quelle a été votre source d’inspiration ?

De culture franco-brésilienne, j’ai toujours été influencée par les artistes contemporains et l’art brut en général. Cette passion a alimenter mon imaginaire et m’a guidée, très jeune, vers les lieux culturels. Intéressée autant par les œuvres que par le contexte architectural dans lesquelles elles sont représentées, je me rends à des expositions d’art régulièrement pour nourrir mon inspiration. 

3 – Valérie Douangphrachandr

Quel est votre parcours ?

Je suis architecte d’intérieur et designer, dipômée de l’école Camondo en 2022. Il y a un an, j’ai fondé mon propre studio. Je développe du mobilier et des objets qui prônent un mode de vie en accord avec nos préoccupations éthiques actuelles d’éco-responsabilité, de durabilité et de partage. J’exerce également en freelance au sein d’agences d’architecture intérieure pour des résidences, du retail ou encore de l’hôtellerie.

Quelles créations présentez-vous ?

Je présente la collection Bon Temps, une gamme d’ustensiles de cuisine durables qui invitent à prendre son temps. Le pilon mortier réversible et le rouleau à pâtisserie en bois tourné sont fabriqués artisanalement à Chartres par la tourneuse sur bois Flore Limacher. 

Quelle a été votre source d’inspiration ?

Ma rencontre avec Flore en septembre 2022, lors de la Paris Design Week, a été une grande source d’inspiration Ensembles, nous créons des objets durables dont les lignes cherchent à retranscrire notre rapport à la main, aux aliments que l’on cuisine et de ce fait, font le lien entre les deux. Ces pièces sont une invitation à cuisiner et partager des moments conviviaux. 

4 – Thomas Delagarde 

Quel est votre parcours ?

Depuis l’enfance, le design et les objets me passionnent. Après avoir obtenu mon bac en art appliqué, j’ai commencé un cursus à l’école Camondo Paris. Ce dernier ma permit d’effectuer une partie de ma scolarité à la Hong Kong Design Institut. À la suite de mes deux stages chez Ramy Fischler et Patrick Jouin, à Paris, j’ai créé Studio MOGO puis Thomas Delagarde Studio, deux studios de design basé sur le réemploi et la conception de pièces uniques. 

Quelles créations présentez-vous ?

Lors de l’exposition au MAD, je présente deux collections. La première se nomme LAT, une ne série de patères et de luminaires conçus à partir de lattes de sommiers de démontage hôtelier. LAT 30 et LAT 60 sont des patères en lames de bois offrant une flexibilité lorsque l’on y accroche un vêtement. Ensuite, LAT Light est une applique murale qui découle de l’esthétisme des ces patères. Enfin, LAT Light burned est une série limitée d’appliques murales développée en collaboration avec la galerie belge Symbio Network. 

J’expose également Fragment, une collection composée de cinq lampes, chacune réalisée de manière unique à partir de chutes de roches nobles telles que le marbre ou le granit. Cette collection est le fruit d’une collaboration avec Néolithique, une capsule d’up-cycling de la Marbrerie Provençale située dans le sud de la France. 

Quelle a été votre source d’inspiration ?

Je n’ai pas d’inspiration précise dans le domaine du design ou de l’architecture d’intérieur. Je me nourris de la diversité qui m’entoure, que ce soit un système d’ingénierie très poussé ou une toile d’art contemporain épurée et abstraite. J’apprécie l’intelligence d’assemblage et le contraste entre un objet épuré avec des assemblages astucieux. J’affectionne les dessins épurés, simples et efficaces, mais surtout fonctionnels. La conception d’un meuble se construit principalement en fonction de son usage. Si je devais nommer deux sources d’inspiration, je dirais Stefan Diez et Big Game.

5 – Jeanne Facomprez

Quel est votre parcours ?

Après l’obtention de mon diplôme à l’Ecole Camondo en architecture et en design, j’ai commencé ma carrière au sein du studio de design Mathilde Bretillot Créations. En parallèle, j’ai développé mon activité de céramiste et de designer. En collaboration avec les designers Camillo Bernal et Thomas Noui, deux de mes camarades de l’école Camondo, le musée des Arts décoratifs nous a donné carte blanche pour la scénographie des vitrines de la boutique Arteum durant une année. Cette pratique pluridisciplinaire me permet ainsi de croiser de multiples savoir-faire. 

Quelles créations présentez-vous ?

À l’image du Ying et du Yang, j’ai imaginé ces deux vases minimalistes qui parlent à la fois de végétaux et de récoltes. Ces derniers se dressent au centre d’une table pour y poser quelques jolies fleurs. Je les ai réalisés à l’aide d’un moule d’estampage, une technique qui m’était encore inconnue. 

Quelle a été votre source d’inspiration ?

Mes inspirations sont la nature et les formes organiques.

6 – Lucas Huillet

Quel est votre parcours ?

Depuis la conception jusqu’à la réalisation, mon processus créatif est un jeu de va et vient entre dessin et la matière. Depuis la création de mon atelier en 2018, je conçoit et fabrique des séries d’objets en céramique associés à d’autres matériaux. Conscient des enjeux du monde actuel, mes productions sont développées avec une attention particulière à leur durabilité. La transdisciplinarité est au cœur de ma pratique. Je joue avec les références et les inspirations pour concevoir des objets ou des espaces qui peuvent se raconter et se lire comme des narrations.

Quelle création présentez-vous ?

Le vase Nous est né à la suite de mon projet de diplôme Le Récit Découle de la Forme où je me suis inspiré de la technique japonnaise du Shibari. Cette dernière est l’art d’attacher un paquet mais est aussi la dérivée d’un art martial permettant d’attacher des prisonniers. Aujourd’hui, cette technique est assimilé à une pratique de bondage basée sur l’esthétique.

Quelle a été votre source d’inspiration ?

Ce vase est directement inspiré d’un objet de mon diplôme lui aussi appelé Nous. Cette pièce est composé de deux demi-vases, faisant écho à un duo uni par un lien de corde qui le traverse de part et d’autre. Leur donnant ainsi une stabilité et un équilibre. J’ai voulu jouer avec le contraste d’un cordage organique et une certaine rigueur dans le dessin de la ce?ramique. En rupture avec mon précédent projet, ce vase joue avec la technicité du moulage et révèle des perforations et un piètement invisible.

7 – Anaïs Junger 

Quel est votre parcours ? 

Je suis architecte d’intérieur et artiste Auteure Designer, diplômée des écoles Le Corbusier et Camondo. Je travaille à plusieurs échelles entre l’objet et l’espace. L’expérimentation par la relation entre la main et la matière est au cœur de mes projets. 

Quelles créations présentez-vous ?

Formes Libres sous Influence exprime la rencontre entre l’industrie lourde, automatisée et la manufacture ancestrale, tout en laissant place à la sérendipité. La confrontation devient une rencontre dans la forme unique de chaque pièce. Je ne dessine pas les pièces, j’évoque un processus pour laisser s’exprimer la matière selon diverses contraintes. 

Quelle a été votre source d’inspiration ?

Les matières nobles me fascinent pour leurs capacités plastiques et aussi leurs contraintes de mise en forme domptée par la main de l’homme. Je passe un maximum de temps en atelier pour collaborer avec ces artisans dont la maîtrise de leur savoir-faire m’aide à réfléchir à une nouvel approche artistique. Autoriser l’erreur, laisser place au hasard ou encore la rencontre entre deux mondes opposés sont mes points déclencheurs de projets créatifs. 

Plus d’information sur le MAD

Retrouvez notre sélection de projets autour du mobilier

By Blog Esprit Design


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À propos de l'auteur
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Marine Mimouni
Journaliste indépendante depuis plus de deux ans, Marine s’est prise de passion pour le design, l’architecture et l’artisanat. Elle a développé un goût et un regard sensible pour la beauté et le fait-main au cours de ses multiples voyages. Amoureuse des mots depuis son plus jeune âge, Marine ne cesse de transmettre des émotions dans ses écrits. @marine.mimouni

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