La revue d'architecture et de design
Sybille’s bath gravure eau-forte par Ugo Gattoni
Ugo Gattoni, jeune artiste illustrateur français, nous dévoile sa création baptisée Sybille’s bath, une gravure réalisée dans l’atelier d’impression de l’Urdla, expérience initiée par la galerie d’art Sold Art.
L’on s’éloigne légèrement du design en se rapprochant de l’art, mais en préservant la mise à l’honneur de savoir-faire, où le geste, la main et l’artiste ont un rôle à jouer en utilisant des techniques originales et anciennes, tout comme notre précédent article concernant l’édition d’une lithographie par Ella & Pitr.
“Cette composition onirique fait référence à l’anatomie de sa copine Sybille et aux travaux de perspective d’Escher.” Voilà pour le sujet, le dessin, l’inspiration mais c’est bien dans la technique employé que notre intérêt se porte, on nous parle de gravure, plus communément appelée ici eau-forte. “L’eau-forte est un procédé de gravure en creux ou taille-douce sur une plaque métallique à l’aide d’un mordant chimique. L’artiste utilisant l’eau-forte est appelé aquafortiste. À l’origine, l’eau-forte était le nom donné à l’acide nitrique. …” nous indique wikipedia.
Gravure, minutieuse, demandant un grand nombre d’étape de fabrication avant de pouvoir réaliser une impression de qualité :
L’artiste en collaboration avec le taille-doucier, Vincent Brunet dégraisse la plaque de cuivre avec du carbonate de calcium. Il applique ensuite une fine couche de vernis à graver résistant à l’acide puis l’enfume avec un flambeau. La couleur noire facilite la gravure pour l’artiste.
De son côté, Ugo prépare une esquisse de sa composition qu’il reporte sur la plaque de cuivre avant de graver. Il s’adapte rapidement à l’utilisation de la pointe, le cuivre est mis à nu, les premières lignes apparaissent. A la fin du premier jour, les contours de son dessin sont gravés. Il détermine ensuite sur son croquis l’orientation de la lumière et les textures de ses éléments.
L’étape de gravure durera au total 7 jours. Une fois terminé, il retourne dans l’atelier d’impression afin que Vincent prépare la plaque en vue de l’impression. Quelques retouches de vernis sont réalisées pour protéger les zones rayées par erreur. La morsure peut maintenant commencer, la plaque est trempée dans un bain d’acide (perchlorure de fer) pour creuser les parties dénudées de vernis. Plus la plaque est baignée longtemps, plus l’acide attaque les sillons et creuse le cuivre.
Après vérification au microscope de cette opération, Vincent retire le vernis à l’aide d’un solvant. La plaque est maintenant prête à recevoir de l’encre. Vincent trempe le papier dans l’eau propre pour une meilleure absorption de l’encre lors du pressage. Il prépare son encre sur un support chauffé pour la rendre plus liquide et procède à l’encrage de la plaque à la main pour pénétrer dans les moindres sillons. A l’aide d’un tissu de type tarlatane, l’excès d’encre est retiré pour rester uniquement dans les parties creuses. La plaque est déposée sur les repères du plateau de la presse. Le papier humide est délicatement déposé par dessus à l’aide de mitaines (petites pinces).
La presse est mise en marche et comprime l’ensemble. C’est en enlevant la feuille qu’apparaissent la gravure et la cuvette (contour de la plaque).
Après vérification, nous pouvons procéder à l’impression des 30 exemplaires en se basant sur le premier modèle retouché. Chaque eau-forte est placée pendant plusieurs jours à la verticale pour le séchage puis à plat l’une sur l’autre pour éviter les ondulations.
Un domaine intéressant, mêlant vision d’artiste et savoir-faire o il fait bon apprendre de nouvelles techniques, de nouvelles notions et mots !
Plus d’informations sur l’artiste : Ugo Gattoni
Plus d’informations sur la galerie : Sold Art (Consulter leur site)
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Excellente question, nous allons nous renseigner sinon nous vous invitons à contacter les experts de chez SoldArt ou bien directement l’artiste : Ugo Gattoni
Bonjour, est ce que le système de séchage vertical à un nom ?