La revue d'architecture et de design
Art-o-rama 2023 : 6 jeunes studios de design et designers à suivre
À Marseille, au sein de la Friche La Belle de Mai, de nombreux galeristes et designers internationaux se sont réunis pour dévoiler leurs créations. Pour sa 17é édition, la foire d’art contemporain accueille pour la deuxième année consécutive l’espace «Edition art et design.» L’occasion de redécouvrir des galeristes et designers déjà bien installés mais aussi de nouveaux visages.
Du Studio Low à Polymer, en passant par le studio CP RV, zoom sur six studios de design et designers en devenir qui ont particulièrement attiré.es l’attention du Blog Esprit Design.
1. Le studio CP RV
Le studio CP RV porte les initiales de ses deux fondateurs, Camille Paillard et Romain Voulet. C’est à Marseille que le duo créatif a choisi d’installer son studio en 2020. À travers leurs nombreux projets de design et d’architecture intérieure, les deux acolytes se sont donné le défi de concilier simplicité et fonctionnalité.
Cette année, Camille et Romain faisaient partie des cinq finalistes du Prix Région Sud Design. Pour l’occasion, leur gamme de luminaires APLAT était présentée au sein de la Friche La Belle de Mai. Ces lampes uniques, qui rappellent des créations en origami, sont méticuleusement fabriquées à partir de fines feuilles de papier, soigneusement pliées et habilement assemblées. La lueur qu’elles émettent ajoute une touche de chaleur à tout espace. Fabriquée à la main, la structure peut être facilement remplacée en cas de besoin.
2. La designeuse Valérie Douangphrachandr
En 2022, Valérie Douangphrachandr, designer et architecte d’intérieur de talent, obtient son diplôme à l’École Camondo. À la suite de ses études, la jeune femme franchit un pas en fondant son propre studio. La passion de Valérie Douangphrachandr pour le design éthique transparaît dans la majorité de ses créations auto-éditées, apportant ainsi une contribution significative à un monde plus équitable et durable.
Le projet Itération entre en résonance avec les convictions de la jeune designer. Tel un jeu de construction, les panneaux en bois recyclés qui composent la table, le tabouret mais aussi l’étagère s’emboitent avec dextérité grâce à de larges sangles. Chaque pièce a été pensée pour être remplacée ou réparée d’un simple geste, sans déstructurer le mobilier. Ce projet novateur pourrait bien révolutionner notre quotidien dans quelques années.
3. Marion Mailaender avec Harold Mollet et la memòri Gallery
En s’associant à Harold Mollet, consultant en arts décoratifs, et la galerie marseillaise memòri, l’architecte d’intérieur et designer Marion Mailaender s’est entourée d’une équipe talentueuse pour créer une scénographie à la fois grandiose et captivante.
Les pièces sélectionnées avec minutie par Harold Mollet et la memòri Gallery allient le passé et le présent à merveille. Sur une stèle blanche trône la chaise d’un designer anonyme, semblant tout droit sortir d’un roman de J. R. R. Tolkien. À sa gauche, une lampe en acier brossé dans le style de Michel Boyer dénote avec la résine orangée qui compose la chaise 543 de Gaetano Pesce. Une sélection pleine d’audace qui hypnotise d’un simple regard.
4. Le Studiolow
Ce sont sur les bancs de l’école, à la Design Academy Eindhoven, que Héloïse Charital et Ismaël Rifaï se sont rencontrés. Designers de formations, les deux âmes créatives se considèrent avant tout comme des artistes. Leur créativité rend un hommage significatif aux expressions authentiques et culturellement enracinées du design qui nous entourent dans la vie de tous les jours. Le Studiolow a déjà exposé ses pièces de mobilier au sein de lieux culturels prestigieux tels que le Design Museum London ou encore la galerie Friedman Benda New York.
Avec leur projet (not) familiar, le Studiolow a remporté le Prix Région Sud Design lors de cette nouvelle édition d’Art-o-rama. À l’aide de fixations murales et d’équerres métalliques, les deux designers se sont amusés à réaliser trois pièces de mobilier insolites. Leur projet nous questionne sur les possibilités fonctionnelles que ces supports, au premier abord futile, peuvent apporter à la conception d’une pièce de mobilier.
5. Le collectif Polymer
Polymer est une association loi 1901 qui agit pour l’écologie. Rassemblant des designers renommé.es tels que IGO Studio, Marion Flament ou encore Wendy Andreu, le collectif conçoit du mobilier à partir de déchets plastiques trouvés dans la mer Méditerranée et sur les littoraux.
Pour Art-o-rama, Polymer a présenté la collection Sans Titre du collectif Ateliers Laissez Passer. En guise d’assises et de tables, des gilets de sauvetage ont été superposés les uns sur les autres, le tout assemblés par des sangles de camion. Des bouées géométriques ont été à leur tour détournées en luminaires. Ce projet de mobilier témoigne de la production journalière des déchets que le port industriel de Marseille émet chaque jour. Une belle initiative.
6. La designeuse Flora Koel
Après avoir obtenu en 2017 un DNSEP objet à l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne, Flora Koel se lance dans un voyage en lien étroit avec la nature. Elle réimagine l’essence même du design, en fabriquant ses meubles à partir des ressources naturelles qui l’entourent.
Pour Art-o-rama, Flora Koel a présenté sa gamme de mobilier « À voté 2.0 » conçue à l’aide de bulletins de vote récupérés lors des élections municipales de Vincennes en 2020. Les papiers recyclés deviennent alors des supports pour soutenir des bancs, des socles pour poser son gel hydroalcoolique, des portes cartes ou encore remplissent des poufs géométriques. Déchiré, assemblé, plié… le papier se transforme pour laisser place à un mobilier fonctionnel et éthique.
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