La revue d'architecture et de design
Interview Lucas Hoffalt designer
Alors qu’il va exposer plusieurs pièces lors de l’Art Basel du 1er au 20 décembre dans l’immeuble Cartier lors de l’exposition Miami Design Bridge, notre reporter Pierre B nous emmène à la rencontre du designer français Lucas Hoffalt pour lui poser quelques questions.
– Peux-tu nous expliquer ton parcours en quelques mots ?
J’ai un parcours très classique, un Bac Art appliqué obtenu à Marseille, une initiation au graphisme à Aix en Provence, et j’ai été diplômé des Arts décoratifs en 2010. C’est mon goût pour le dessin et ma sensibilité à la couleur qui m’a donné envie de me diriger vers le design.
– Quels sont les objets (en dehors de vos créations) que tu aimes le plus et pourquoi ?
La chaise pp501/pp503 de Hans Wegner, pour le génie de ses formes courbes. Le bureau “Action office” de George Nelson pour la beauté et la stabilité de ses pieds en fonte d’aluminium. Et mon vélo, un Vitus 992, je ne sais pas qui l’a dessiné. Ce sont des vélos des années 80, leur technique de montage reste toujours aussi innovant en 2014.
– Quel est l’objet que tu rêverais de dessiner ?
Une chaise longue qui arriverait à mixer : bois, métal et cuir et qui tirera partie de toutes les qualités de chaque matériaux. Elle répondrait aux exigences ergonomiques actuelles tout en étant légère et dynamique
– Quels sont les designers qui t’inspirent ou que tu apprécies particulièrement ?
Georges Noakishima réunit la tradition japonaise de l’assemblage et une expression libre plus européenne. Plus récemment Jeff Martin pour sa manière qu’il a de faire vibrer les matières traditionnelles et sa réussite à renouveler l’Arts&Craft. Andrea Branzi, qui a théorisé un nouveau type d’architecture et créé des objets sensibles. Il a beaucoup plus influencé le design d’aujourd’hui que certains autres designers plus passionnés de technique et se rapprochant plus d’un profil d’ingénieur.
J’ai l’impression qu’on arrive au bout d’un certain cycle, au bout duquel il y a les designers industriels. Mais depuis Dieter Rams il n’y a pas eu vraiment d’innovation dans la méthode rationalisée de dessiner un produit, la 3D a juste accéléré le processus. Les designers n’inspirent plus l’industrie mais la servent. Il n’y a pas si longtemps, les industriels venaient voir les designers pour leurs idées et leur façon de voir le monde.
– Quelle est ta méthode de travail (processus de création, dessins, maquettes, 3d, expérimentation) ?
Cela dépend des projets. Pour les commandes particulières, tout part des attentes du client, de la possibilité de l’espace et de l’ergonomie que nécessite l’objet. Sur d’autres, tout part du dessin, et c’est un long travail de recherche et d’ajustements techniques. Enfin c’est parfois aussi une technique qui va déclencher un objet. Par exemple, pour « le projo », l’envie venait de l’idée d’utiliser un projecteur LED et c’est autour de ce composant que les autres matériaux sont venus le compléter.
– Où puises-tu ton inspiration ?
Dans la complexité des techniques d’assemblages, qu’elles soient anciennes ou modernes. Je tiens un blog où l’on peut observer mon obsession pour cette complexité qui me nourrit. Mon voyage au Japon m’a aussi beaucoup inspiré, notamment pour l’exigence des finitions et le mélange des matériaux. Les moments de contemplation que j’ai passé au bord de rivières ardéchoises, cévenoles et ariégeoises m’ont aussi inspiré et donné le goût des formes primitives : rochers, branches, nuances des feuillages.
– Lorsque tu dessines un objet qu’est-ce qui te parait être le plus important? L’usage ? La poésie de l’objet ? Le processus de fabrication ? L’impact du produit ?
Le processus de fabrication. Le prototypage est un moment de plaisir car je suis attaché à la bonne facture. J’aime passer du temps sur les finitions : brossage, polissage et vernis, sont autant d’états de surface que j’aime obtenir. C’est de la transformation de la matière que je tire une grande satisfaction.
– Quelle est ton actu ? Tes projets en cours ?
J’expose mon banc et mon tabouret « Rivière » du 2 au 12 décembre à l’exposition Miami Design Bridge. Ces deux créations seront présentées dans l’immeuble Cartier. Ces deux objets “rivière” font suite à la série de lampe Z. Dans les piètements du banc et la structure du tabouret, on retrouve le jeu de toile d’aluminium découpée au laser puis pliée. L’aluminium est brossé et, pour le tabouret, une tige en laiton brossé relie et bloque ses jambes.
Mon autre projet est la ligne de vêtement pour danseurs que j’ai créé avec mon frère Josua Hoffalt, danseur étoile, et qui porte notre nom. J’ai dessiné cette ligne avec lui, il y a eu un gros travail de design au niveau de l’ergonomie pour trouver une aisance dans le mouvement. C’est une ligne exigeante qui prend sa source dans les codes de la danse à l’Opéra et qui veut rendre élégants les danseurs dans leurs pratiques.
– A quoi ressemble une journée type dans ton atelier ?
Je passe une grande partie de ma journée à organiser mon travail, mon agenda et à suivre les différents dossiers de production de la ligne de vêtements. Le reste du temps, je travaille dans mon petit atelier à la confection des pièces sur commandes, des petites séries et des prototypes en cours. J’accorde aussi du soin à la présentation des pièces dans mon showroom, au 25 rue Lemercier, dans le 17 ème à Paris.
– A quoi ressemble ton espace de travail ?
J’ai mon poste de travail type bureau que je partage avec mon associé Samuel Lamidey, graphiste, fondateur de Raegular. Et je partage également l’espace showroom qui donne sur la rue avec Chloé Lefebvre d’Epurama. Mon atelier de fabrication est situé à la cave où l’espace est optimisé afin d’avoir accès à tous les outils et à mon petit stock de matériaux. Je me suis fabriqué mon propre établi en massif de sapin parfaitement adapté à mon usage.
– Où te vois-tu dans 5 ans ? 10 ans ?
Dans mon futur atelier, bien plus grand qu’aujourd’hui, en banlieue, où j’aurai du stock et un assistant. Ou en rendez-vous client dans une de nos boutiques HOFFALT !
– Avez-vous un nom d’un designer à nous donner pour une prochaine interview ?
Julien DEVAUX également designer.
Merci à Lucas Hoffalt pour sa disponibilité et gentillesse, une véritable immersion dans son environnement de travail, sa vision, ses méthodes, en espérant très vite le retrouver sur BED !
Plus d’informations sur le designer : Lucas Hoffalt
POUR BRANZI CELA S’INSRIT dans une collection «Uomini e Fiori» ( hommes et fleurs) qui me fait penser aux figurines de fil de fer du cirque de Calder toujours en mouvement ou à des statuettes prilmitives africaines en ébenes mais ici elles sont fixes. c’est le lassot, la corde qui suggere le mouvement« Les objets sont au centre de la vie contemporaine ; ils reflètent notre condition. Lesobjets sont des réalités toujours en mouvement. Si on peut les acheter, il est rare que l’onpuisse se les approprier. Il y a toujours quelque chose en eux qui nous dépasse, que l’on n’apas imaginé et qui un jour voudra dire quelque chose » Andrea Branzi Photo Galerie Kreohttp://galeriekreo.fr/exhibitions/43-vases/images/vue4.jpg
J’ai d’abord pensé que la fondation Cartier faisait une expo à Paris et puis j’ai trouvé que c’etait Francesco Pirrello le deus ex machina de cette expo de designers assez peu connus à Miami Beach. Je n’ai jamais eu d’informations sur les operations de promotion à geometrie variables et à nom variables de “Meet My Project.” en Europe, à Paris, Milan etc, NYC Rapport avec Rezo Design ? Pour Miami, j’aimerais bien savoir comment s’est faite la selection de projets et de designers par cette entreprise…
LE TABOURET RIVIERE DECOULE DU TABOURET BRETELLE …. mais difficile de suivre le cours des choses entre les differents objets présentées. Je ne vois pas de continuité de vocabulaire, de grammaire , de principes constructifs . On est plus dans le flat-pack, le design open-source du designer israélien Ronen Kadushin. ou des worshops d’Ecole de design comme l’Ecal qui avait donné une tole d’aluminium à ses étudiants pour faire des tabourets. Je trouve que les potentialité de la forme du projet n’ont pas été complétement explorées (tabouret porte revue, tabouret miroir de chaussure pour usage chez soit (domestique) ou boutique ( retail)…Par ailleurs si je veux faire un copier coller du texte je suis dans une impasse et je dois ressaisir le texte http://payload139.cargocollective.com/1/5/161651/5080084/bretel_texte_905.jpg
BOOKEN EST IL D’UN TABOURET SEIZA ?http://www.shinkitaikarate.ca/Scona/Glossary/S/Seiza/seiza%20stool.jpg
IDENTITE NARRATIVE ET TYPOLOGIQUE DU TABOURET BOKKEN ?On est loin de George Nakashima … Quid des techniques traditionnelles japonaises ? On est plus dans de arts and craft anglosaxons avec la teandance bi matiere bois cuivre .. Le tube de cuivre n’empeche il pas de s’asseoir a genou puisque dans ce cas les jambes et les pieds sont sous l’assise? Qui pratique cette position assise?Est elle conciliable avec une assise europeenne? http://payload279.cargocollective.com/1/5/161651/7883562/boke_texte_905.jpg
George Nakashima?A la question “Quels sont les designers qui t’inspirent ou que tu apprécies particulièrement ?” Lucas Hoffalt citerait “Georges Noakishima réunit la tradition japonaise de l’assemblage et une expression libre plus européenne.” Je pense qu’il s’agit de George Nakashima que j’ai cité dans le sujet walnut steel-lounge chair de Daniel Kaufman… George Nakashima s’inspire et s’integre à la tradition de l’assemblage de bois bien visible qui est signature aux USA, à l’expressivité organique de grandes pièces de bois aux formes irrégulières qui deviennent plateaux de table ou assises de banc mais aussi des meubles Quaker.