1er prix du jury CINNA - Projet Aurore, l’arrosoir qui cultive l’élégance au quotidien

Si le mobilier et les objets du quotidien évoluent au rythme des modes de vie, certains éléments restent étonnamment en marge des réflexions esthétiques. L’arrosoir, par exemple. Trop souvent relégué au rang d’outil utilitaire, il s’éclipse dès l’arrosage terminé. Le projet Aurore, imaginé pour le concours 2025 CINNA par Martin Caillault et Nicolas Leprince, vient bousculer cette perception.

Un projet félicité par le 1er prix du jury ! Bravo !

Un nouvel objet dans l’espace domestique

Avec Aurore, l’arrosoir ne se cache plus : il s’expose. Cylindrique, sculptural, doté d’une anse filaire qui relie visuellement et fonctionnellement sa base à son bec, il se présente comme un objet à part entière, entre design utilitaire et pièce décorative. Le choix de matériaux bruts – acier recyclé, grès, cuir – et l’attention portée à la justesse des proportions contribuent à sa présence silencieuse mais affirmée.

1er prix du jury CINNA - Projet Aurore, l’arrosoir qui cultive l’élégance au quotidien

Un objet pour les intérieurs végétalisés

Le regain d’intérêt pour les plantes d’intérieur, amplifié par les confinements successifs, souligne une attente : mieux intégrer la nature à nos espaces. L’arrosoir devient alors un lien concret, un geste quotidien tourné vers le vivant.

Aurore accompagne ce mouvement. Ni gadget, ni nostalgie du jardin d’antan, il propose une alternative sobre et design à l’arrosoir en plastique, souvent relégué sous l’évier.

La pièce parfaite, à portée de main, où l’esthétique fonctionnel va permettre de laisser l’objet visible, proche de vos plantes.

Des choix responsables et locaux

Le projet assume une démarche écoresponsable jusque dans ses moindres détails. L’acier du corps, façonné par ETS HAAK à Herblay-sur-Seine, l’anse en acier SCDC issue de la Marne, le grès extrait des chutes de carrières franciliennes, et même les inserts en cuir provenant des rebuts de canapés Cinna… chaque élément raconte une volonté de circuit court et de valorisation des rebuts de production.

Ces choix ancrent Aurore dans une logique durable sans sacrifier l’esthétique. L’objet prend ainsi tout son sens dans une approche de design global : il est pensé pour durer, être réparé, transmis.

Un jeu de couleurs entre nature et modernité

Pour renforcer sa dimension sensible, Aurore se décline en quatre teintes sélectionnées dans la palette architecturale de Le Corbusier : Vert anglais, Bleu outremer, Jaune vif et Ombre brûlée. Chacune évoque un élément fondateur du vivant — la feuille, l’eau, le soleil, la terre — et dialogue subtilement avec le métal brossé du corps et la minéralité de la base en grès.

Cette attention chromatique permet à l’objet de s’intégrer dans des intérieurs variés, du plus minimaliste au plus coloré, tout en gardant sa singularité.

Entre sculpture discrète et outil du quotidien

La silhouette fluide d’Aurore attire l’œil autant qu’elle facilite le geste. L’anse, fine et ergonomique, guide le versement avec précision. L’arrosoir se pose sur son socle comme une œuvre sur piédestal, prêt à être saisi, utilisé, admiré. Chaque détail – du bec légèrement surélevé à la protection en cuir du socle – révèle une réflexion poussée sur l’usage sans jamais tomber dans le démonstratif.