Rubik’s Cube Chair par Heon : quand l’assise devient une énigme ludique

Réinventer l’assise ne passe pas seulement par une forme nouvelle ou un matériau inattendu. Parfois, c’est l’expérience elle-même qui se transforme : celle de découvrir, manipuler, interagir.

C’est ce que propose la Rubik’s Cube Chair imaginée par le designer Heon, une pièce à la croisée du jeu, de l’art et du mobilier modulable.

Une esthétique de la construction

Inspirée par les mécaniques du célèbre Rubik’s Cube, cette chaise/stool type tabouret déconstruit les codes habituels de l’objet assis. Assemblage de blocs plastiques colorés imbriqués autour de modules en bois naturel, l’objet devient un terrain de jeu visuel. Chaque face est pensée comme un volume mouvant, où la couleur, la forme et la texture se répondent.

Loin de se contenter d’un simple clin d’œil esthétique, cette construction cubique propose un système articulé qui invite à la manipulation. L’alignement des blocs ne se fait pas par hasard : pour que l’assise soit fonctionnelle, une certaine configuration doit être atteinte.

L’utilisateur devient ainsi acteur de l’objet, résolvant une énigme pour le rendre pleinement utilisable, où inversement la personne quittant l’assise laisse, en l’état, plus ou moins complexe le tabouret demandant une certaine implication avant qu’il ne redevienne utilisable. Simple, efficace.

Jeu, logique et interactivité

Ce qui distingue la Rubik’s Cube Chair, c’est cette capacité à tisser un lien ludique et réflexif entre le design et l’utilisateur. Il ne s’agit plus de s’asseoir simplement, mais de comprendre, d’aligner, de tester. La logique de l’objet rejoint celle d’un puzzle : chaque mouvement est porteur de sens, chaque alignement contribue à l’intégrité structurelle.

Avez-vous en tête d’autres assises ou pièces de mobilier sur le même principe ? Jeu / interaction, et solution sont à trouver avant que la fonction de soit pleinement exploitable…

Cette interactivité confère à la pièce un double statut. Elle est à la fois fonctionnelle et sculpturale, assise et casse-tête, design et jeu. Une approche qui séduit particulièrement dans les environnements créatifs ou éducatifs, où l’objet stimule la curiosité autant qu’il répond à un besoin.

J’avoue même en version déconstruite, voir aléatoire, on trouve une certaine poésie à l’ensemble avec ce jeu de forme, couleur et forcément de piètement pas à sa place.

Matériaux et contrastes

Le dialogue entre plastique coloré et bois naturel n’est pas anodin. Il renforce la dualité entre artifice et authenticité, entre l’univers du jouet et celui du mobilier. Le bois apporte la chaleur, la stabilité, l’ancrage. Le plastique, lui, joue sur les contrastes, les angles, la modularité.

C’est dans cette complémentarité que réside l’un des attraits principaux de la Rubik’s Cube Chair : une invitation à repenser la matière comme vecteur d’interaction. Le tout dans un format compact, visuellement impactant et résolument contemporain.

Si le tabouret en lui-même est un objet abouti, son concept ouvre la voie à d’autres applications. On imagine facilement des déclinaisons murales, des installations participatives ou des modules évolutifs pour espaces publics. Le principe reste le même : jouer avec la structure, résoudre une énigme pour en révéler la fonction.

La Rubik’s Cube Chair s’inscrit ainsi dans une tendance de fond où le design devient terrain d’expérimentation. Il ne s’agit plus seulement de créer du mobilier, mais d’inventer de nouveaux usages, de provoquer des interactions inattendues et de redonner du sens à l’acte, pourtant simple, de s’asseoir.