La revue d'architecture et de design
Quand la matière inspire la lumière : la céramique sculpturale de Marjorie Waks

Loin des lignes standardisées et des objets surdesignés, le travail de Marjorie Waks explore une voie plus sensible, plus silencieuse. Formée à l’architecture d’intérieur, elle choisit aujourd’hui la terre chamottée comme langage. Son matériau de prédilection un grès brut, granuleux, parfois capricieux devient sous ses mains une surface à lire, à ressentir, à habiter.
Chaque pièce est conçue comme une présence discrète. Ni purement fonctionnelle, ni strictement décorative, elle dialogue avec son environnement. À travers la lumière qu’elle laisse filtrer, à travers ses volumes taillés dans la masse, ses aspérités, ses pleins et ses vides. Des objets d’art qui ne cherchent pas à s’imposer, mais à révéler une atmosphère.
Des pièces modernes s’appuyant sur un savoir faire ancien, vase, luminaire, on pourrait y voir des lignes ou références à des films de sciences fiction et autres vaisseaux spatiaux..
L’objet comme point d’ancrage dans l’espace
Lampes à poser, appliques murales, totems, consoles ou tabourets : les créations de Marjorie Waks se déclinent en typologies variées, mais toutes explorent la même dialectique entre matière et lumière. Le grès chamotté utilisé brut, sans vernis ni couleur artificielle capte les ombres, absorbe les contrastes, accroche les regards sans jamais les heurter.
On pense ici à certaines œuvres de designers comme Olivier Peyricot ou Valérie Windeck, souvent évoqués sur BED, qui savent faire cohabiter artisanat, géométrie et usage dans une forme de minimalisme expressif. Pour Marjorie, la forme semble se révéler au fil du processus plus qu’elle n’est décidée. Une recherche de justesse, qui s’éloigne des tendances pour mieux s’ancrer dans la durée.
Entre architecture, sculpture et lumière
Chaque pièce est façonnée à la main, en exemplaire unique ou en série très limitée. Loin de toute approche industrielle, cette production lente impose un rythme à contre-courant. Certaines pièces, comme les lampes « BOOX » ou « SAJ », évoquent des mini-architectures domestiques. D’autres, comme les appliques LUUM ou TUUL, jouent de la lumière comme d’une matière complémentaire, venant révéler les creux et souligner les reliefs.
Le vocabulaire formel est à la fois géométrique et organique, entre volumes totems et structures empilées. L’inspiration, si elle peut sembler archaïque ou primitive dans les lignes, se double toujours d’une grande finesse dans les détails. Une approche qui n’est pas sans rappeler celle de céramistes tels que Marion Graux ou Frédérick Gautier, récemment mis en lumière dans Le Figaro Lifestyle.

On aime particulière la collection en terre noire, apportant encore un peu plus de contraste avec la lumière…
Une présence douce, façonnée pour durer
Plus que des objets, les pièces de Marjorie Waks sont des fragments de paysage intérieur. Elles n’appartiennent à aucune époque, mais peuvent traverser les modes, tant elles parlent une langue simple : celle de la terre, du geste, de la lumière.
Une démarche à suivre, à soutenir, à intégrer peut-être dans vos projets futurs, qu’ils soient résidentiels, hôteliers, tertiaires ou plus expérimentaux.
En savoir plus sur la créatrice : Marjorie Waks


















































































