Le studio EBUR lance sa première collection de mobilier

07 août 2023 /
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Sur les bancs du collège à Abidjan, en Côte d’Ivoire, Racha Hassan-Gutierrez et Dahlia Hojeij Deleuze se nouent d’amitié. Inséparables, les deux acolytes se retrouvent à Paris pour débuter leurs études en école d’architecture.

Après avoir fait leurs armes dans de nombreuses agences parisiennes – G R A M M E ou encore Studio KO -, le binôme fonde le studio EBUR en 2020. Alors spécialisées en architecture d’intérieur, les deux jeunes femmes décident de se lancer dans la conception de mobilier trois années plus tard.

Elles imaginent alors « Le bruit de la mer » avec un objectif clair : révéler au grand jour les souvenirs qui ont bercé leur enfance. La table de chevet Otto, la lampe Coco, le miroir Dante… Au total, une vingtaine de pièces de mobilier la compose.  

Racha et Dahlia nous en disent plus sur l’univers utopique de leur première collection de mobilier fraîchement dévoilée. Rencontre. 

Quelle histoire se cache derrière « Le bruit de la mer » ?

Enfants, nous avons été bercées par le bruit de la mer lors de nos week-ends en Côte d’Ivoire et de nos vacances en Méditerranée. L’évidence de retranscrire ces souvenirs dans notre première collection de mobilier s’est donc imposée. Les fragments, imagés, réinventés et matérialisés par différentes pièces de mobilier ou d’un souvenir, nous invitent à écouter le bruit de la mer dans un coquillage. 

Comment êtes-vous passées de l’architecture d’intérieur à la conception de mobilier ?

La conception de mobilier et d’objets nous a toujours animés, au même titre que l’architecture. Nous avons alors ressenti la volonté de collaborer avec des artisans locaux au lieu d’acheter nos pièces de mobilier dans le commerce directement. En Côte d’Ivoire, l’artisanat fait partie intégrante de l’espace urbain. Nous avons donc commencé par concevoir du mobilier pour nos anciens projets, ce qui a permis à notre collection de s’étoffer au fur et à mesure. Le projet d’architecture étant pour nous un ensemble, toutes les échelles doivent être considérées avec autant d’attention. Selon nous, l’exercice de concevoir du mobilier qui compose l’espace est directement relié à concevoir ce dernier en lui même.  

Avec quelles matières avez-vous travaillé ? Pourquoi avoir choisi celles-ci en particulier ?

Nous travaillons principalement avec du bois, du fer forgé, du grès et des tissus. Nos pièces étant produites en Côte d’Ivoire, il était important pour nous de dessiner du mobilier qui soit réalisable par les artisans locaux. C’est pour cela que nous avons commencé par dessiner des pièces en bois et en fer forgé, car l’artisanat de ces matières y est très répandu. Pour la céramique, nous travaillions avec un artisan qui utilise un four artisanal au feu de bois. C’est à partir des ressources que nous avions sur place que les dessins des différentes pièces de mobilier ont vu le jour. D’autant plus que ces matériaux correspondent parfaitement à l’empreinte, l’influence et l’esthétique que nous avons voulu refléter à travers notre première collection. 

Pouvez-vous nous en dire plus sur la conception de votre mobilier ?

À la suite de notre collaboration avec des artisans ivoiriens, nous avons choisi d’importer la fabrication de nos pièces en Europe. Une solution qui permet de limiter l’impact du transport et d’être plus proche des artisans avec qui nous travaillons. Un long travail de recherche en France, au Portugal et en Italie s’est donc fait. Chaque pièce de notre collection est fabriquée sur commande dans de petits ateliers à échelle humaine. Il était indispensable pour nous de garder une dimension artisanale dans la réalisation de nos pièces. Nous collaborons ainsi avec des ébénistes au Portugal qui fabriquent notre mobilier volumineux, au Liban pour les objets de plus petites tailles, en France avec une céramiste qui travaille le grès avec des terres locales mais aussi en Belgique avec un ferronnier. 

Avez-vous dessiné les pièces qui la composent ? Un designer vous a-t-il aidé ?

Nous avons dessiné nos propres pièces de mobilier. Le travail de dessin et de conception est au centre de nos réflexions. De ce fait, développer un ensemble de pièces nous amène à étudier un grand nombre de paramètres, notamment historiques, artistiques, esthétiques et techniques. Ils sont pour nous très enrichissantes et satisfaisantes. 

Quelles ont été vos sources d’inspiration ?

Nous avons été beaucoup influencées, d’une part, par l’artisanat africain et l’esthétique orientaliste avec lesquels nous avons une familiarité certaine. D’autre part par des designers et artistes du mouvement Art déco comme Georges Jouve et ses pièces en céramiques voluptueuses, Mathieu Matégot et ses salons de jardin en fer forgé, ou encore le travail de la corde de chanvre de Audoux Minet. 

Des projets pour la suite ?

Nous aimerions continuer à faire grandir notre collection, à différentes échelles, explorer de nouvelles matérialités et techniques, tout en concevant des espaces et des lieux authentiques.

Plus d’information sur EBUR

Retrouvez notre sélection de projets autour du mobilier

By Blog Esprit Design


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À propos de l'auteur
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Marine Mimouni
Journaliste indépendante depuis plus de deux ans, Marine s’est prise de passion pour le design, l’architecture et l’artisanat. Elle a développé un goût et un regard sensible pour la beauté et le fait-main au cours de ses multiples voyages. Amoureuse des mots depuis son plus jeune âge, Marine ne cesse de transmettre des émotions dans ses écrits. @marine.mimouni

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