La revue d'architecture et de design
Latch Stool le tabouret par Christian Juhl
Christian Juhl, jeune designer danois étudiant de la Royal Danish Academy of Fine Arts, nous présente Latch Stool, un tabouret divisé en quatre parties à lier de manière originale !
Réalisé entièrement en frêne, le designer propose une assise concave pour le confort et trois pieds à fixer par un système largement inspiré des systèmes fermeture métallique de bouteille.
En savoir un peu plus sur le designer : “I am a student at the Royal Danish Academy of Fine Arts, Schools of Design, where I’m studying Furniture and Spatial design. I have previously worked as a cabinetmaker, and working with wood is my preferred material, but am continuously trying to develop myself in use of other materials. I have a strong interest in furniture design aesthetic combined with ergonomy and trying to find solutions within this area in my work. I am currently participating in a exchange programme in Toronto at Ontario College of Art & Design University where i’m trying to improve my skills within the workarea of design.“
Plus d’informations sur le designer : Christian Juhl
C’est une super bonne idée de toute façon. On est d’accord !
CET ETUDIANT EN DESIGN a dejà 14000 occurences sur son nom sur la toile dont la moitié avec ce projet. A sa sortie, il sera pour la presse papier qui cherche les nouveaux designers sur la toile presqu’un designer émergent.
LE DETOURNEMENT EST UN JEU..Les artistes , les inventeurs , les prestidigitateurs, les illusiopnnistes les designers utilisent la technique creative du détournement et en particulier dudetournement d’usage… C’est le jeu de tous les possibles… Cela permet de se faire mieux voir dans une economie de l’attention superficielle que de faire un produit juste c’est à dire juste un produit qui ne surprendra personne..
C’est quand même un “produit” qui entre le matage du bois sous les liens métalliques et les mouvements de l’utilisateur, va se retrouver rapidement avec du jeu partout et un service rendu dégradé. En même temps, si c’est pour faire joli, c’est pas grave, mais si on veut s’en servir…
QUESTIONNEMENT: PEUT-ON DEVENIR PATRICK JOUIN EN DESSINANT DES JOINTS ? Je ne me permettrais pas ce jeu de mot si Patrick Jouin n’avait conçu avec son grand studio un tabouret pour montrer un système d’assemblage innovant utilisant les nouvelles technologies. C’est a dire en plus du dessin à la main de Patrick Jouin , la conception et la modelisation 3D de Laurent Janvier ENSCI et une des techniques de prototypage rapide de fabrication 3 D… Personne ne l’a catégorisé en joint mais c’est à la fois un tabouret joint et un tabouret JOUIN validé par les musées d’art et de design: The Victoria & Albert Museum (V&A), London, The Smithsonian Cooper-Hewitt National Design Museum in New York , The Philadelphia Museum of Art , St. Louis Art Museum, Museum of Modern Art (MoMA) in New York, Helsinki DESIGNMUSEO, Design Hub Barcelona, Atlanta High Museum of ArtArt Institute of Chicago………En anglais on parle de joinery dans le contexte du travail du bois (woodworking). C’est à dire un dispositif , un systeme pour joindre, assembler des éléments de bois. Beaucoup de jeunes designers se concentrent sur cet élément de liaison qu’il font en général en métal de couleur pour qu’on le voit bien . Aujourd’hui, des designers contemporains sont passé aux joints, aux assemblages en impression 3D en général en (thermo)plastique pour assembler du bois… mais en continuant à le différencier des autres éléments bois…
LES APPRENTIS DESIGNERS N’ONT PAS TOUS LES OUTILS ET JE NE PARLE PAS DES SERRE JOINTS….mais d’outils au sens propre et au sens figuré qui se trouve dans des dizaines de boites à outils des sciences molles ou dures , des technologies, et des techniques et des arts majeurs et mineurs… Il ne suffit pas de dire comme Jean Louis frechin de l’ensci que le designer est un specialiste de la non spécialisation et de n’avoir en fait que des intuitions et quelques notions confuses à la place de concepts avec des fondations et une architecture solides…. Clamped-Stools de Daniel-Glazman au cours de ses études de design industriel à la BezalelAcademy, http://static.dezeen.com/uploads/2011/07/dezeen_Clamped-Stools-by-Daniel-Glazman_08.jpg
LE DESIGNER EST IL LOGIQUE DANS SON OBJET : DE LA ROYAL DANISH SCHOOL A L’ENSCI ? Souvent quand il est dans une école, l’élève designer n’est pas lui même car il pousse dans un milieu fertile mais artificiel , il est souvent un apprenti designer avec des enseignants dont certains sont des maîtres qui fixent les règles du jeu et même du je. Ce qui conduit à un certain mimétisme et à un formatage, à un style de l’école. Pour reprendre une image, il est cultivé sous serre, hors sol. Certains élèves designers sont dejà des vedettes à l’école et ont du mal à sortir de ce ventre, de cette matrice si bien qu’ à peine sorti dehors plein d’ambitions tres vite douchées, ils y retournent comme professeur assistant … Il se positionne comme d’abord comme designer produit puis designer de meuble, puis comme caricaturiste (cartooning) Il qualifie ce projet de “short terme” dans une logique de recherche de tabouret pliable à travers des systeme de fermeture… Sa prémisse ( c’est son mot) aboutit à un tabouret démontable. Selon wiki une prémisse est une proposition, considérée comme évidente par elle-même ou démontrée dans un autre raisonnement, à partir de laquelle on déduit une conclusion.Le concept de meuble pliable ou de meuble démontable n’est pas le même. J’avais démonté ou plutôt deconstruit la logique du “grand designer” Patrick Jouin avec son tabouret One shot, un tabouret pliable en plastique pour l’intérieur …..à près 3000 euros. Ce jeune designer ne benéficie pas de l’environnement d’un grand studio et de bras droit comme Laurent Janvier de l’ensci et d’autres. C’est un projet de studio , comme ceux de STARck qui valide un studio et non comme on le dit dans la presse un “genius designer”. Comme l’indique des sociologues, l’innovation est toujours un processus collectif et ” l’innovation ordinaire” des collaborateurs ou des codisciples et des professeurs est toujours gommé pour gonfler , la figure du “grand designer” . Ce dernier devient un acteur dans tous les sens du terme de l’ecosysteme du design , un egosysteme qui en periode de crise reduit les catalogue d’editeurs à du name dropping… Il travaille dans l’ugence de se montrer et de demontrer ses qualités pour être recruté comme “product designer” ou furniture designer L’objet des designers n’est pas le produit mais son individuation ( la construction du je) et sa validation par les institutions validatrices du design . Il découvre trop vite ses cartes alors que le projet n’est
UN DESIGN L’OBJET EST SOUVENT UNE PARURE, UN SIMPLE TABOURET PEUT VOUS METTRE TRES EN POINTE ….. Un designer chinois de la diaspora chinoise me disait le tabouret est à la frontière entre l’objet et le meuble mais c’est un meuble pour tous.. Techniquement le tabouret est aussi simple qu’un objet et pourtant il fait parti de la catégorie des assises avec la reine des typologies: la chaise aussi bien pour un ebeniste qu’un designer Une buffet , une armoire, c’est une caisse avec des portes. C’est donc un meuble facile comme le tabouret. Commencer par un tabouret est donc logique, il ne faut pas commencer trop petit , ni trop grand , être à la fois à portée de main mais être près du corps et de l’esprit de l’autre…. Il fait savoir que les chinois classe beaucoup, encore plus que nous, comment est ce possible? ….. Pour faire du design indépendant , il faut seul questionner le statut de l’objet, le statut du meuble, le statut de l’espace. Il faut questionner les codes, les techniques, les esthetiques, et les statuts , les figures les validations des designers. Pour n’importe qui, pour le sens commun, un objet est petit et se pose sur un meuble. Son caractere souvent plus decoratif qu’utilitaire, sa dimension, le place à un rang inférieur au meuble. Si on fait une comparaison c’est la place du designer d’accessoires de mode par rapport au styliste de mode que les anglons saxons designe par fashion designer. C’est plus la parure ….Le pire pour un designer est d’être catégorisé en designer d’objets…. décoratifs. C’est le core biz , le coeur de métier de Maison et Objets, le plus grand salon d’Europe d’objets décoratifs… Le tabouret est la plus petite typologie de meubles et vous permet d’accéder aux salons importants catégorisés en design c’est à dire IMM Cologne et Salone de Mobile de Milano. Si votre tabouret bas permet une accumulation (empilable ) c’est encore mieux , vous pouvez faire une installation. L’objet du design c’est la visibilité du designer et de son projet… Le tabouret permet de se positionner et de se montrer. Il permet de montrer son inventivité mais aussi son esthétique. C’est un meuble portable qui est facile à tenir d’une main, donc qui permet une photo d’attribution qui peut être une photo de projection. C’est aussi une façon de demontrer votre inventivité , votre innovation, votre sens de l’esthetique et celle de votre projet… POUR PASSER DE LA PARURE A LA (TECHNIQUE) DE POINTE… Oscar Zieta et Patrick Jouin…. font une démonstration de leur talent de designer de meuble et d’espace, l’un a Milan, l’autre dans un film au Musée Pompidou… Avec un seul projet, il change de statut. Les deux méritent le MOMA. la validation suprême, le graal du designer, seul Patrick Jouin l’obtiendra. … Zieta devra se contenter de 3 validations de prix du Red Dot Design Award 2008, du German Design Council Award 2008 and Forum AID Award 2009 et 3 vaidations museales le Centre Pompidou à Paris, Pinakothek der Moderne Munich, Museum für Gestaltung à Zurich et Badisches Landesmuseum de Karlsruhe….http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-jouin/images/xl/1_one_shot.jpghttp://media-cache-ec0.pinimg.com/736x/ed/2f/24/ed2f24ee5a3f15f184d857794beef3db.jpg
Projet Imaginatif? ? inventif ? innovant? industrieux?Je pense au sujet d’Adrien Marolleau sur le manque d’innovation en design…. Pas si simple de qualifier , de categoriser. En tout cas pas un design industriel mais nous sommes dans une phase assez artisanale du design qui reduit souvent le design de meuble au bois massif en mini serie. Je trouve plutôt que son idée de détournement de fermeture crée une surprise mais qu’en fait son image, son execution sont déceptives aussi bien en esthétique ( il y a quand même des fondamentaux artistiques dont le contraste, l’équilibre, l’harmonie, et la répartition ) qu’en intégration domestique surtout si on tient compte qu’il une formation de cabinet maker c’est à dire d’ébéniste du designer danois… Ceci est le type de projet de portfolio que l’on peut retrouver en presse, en livre et en anthologie anglaise (gentre ultra design)… moins en galerie ou en boutique. Le tabouret ydin d’ inoow design du studio breton de Franck Divay est lui sublime en conception, et en esthetique même si je ne suis pas un acheteur potentiel de tabouret bas interieur démontable ou pliable … https://c532063.ssl.cf3.rackcdn.com/image/group-85/844191/big/tabouret-ydin-inoow-design-2012-vue-2.jpg
@troll: En même temps, qui ,parmi les utilisateurs de meubles, démonte un mobilier dans son entièreté pour se balader quelques heures avec?c’est tout simplement pour optimiser la place dans le camion ou ta voiture si tu déménages, et pouvoir le remonter facilement sans clous et sans vis donc, sans outils.j’admire/j’adore le mobilier qui se monte sans outils, car je n’aime pas passer trois heures à chercher le bon outil pour 5 minutes de bricolage. @prof Z: si tu souhaites un autre design pour le tabouret, passes dans ma boutique, on dessine ça ensemble si tu veux? Concernant le transport>>>>>>bagpack and enjoy!!
Author
@troll : je suis assez d’accord sur la division en quatre parties, le transport n’est pas optimisé, aprés l’idée que cela coupe les doigts, je ne pense pas, faible bois et métal non coupant, de la même manière que les système de verrouillage de bouteille.
le tabouret défait est fatiguant à porter (il faut deux mains) et coupe les doigts (tiges en fer).c’est un peu comme les jeep avec plusieurs options de capots et de fenetres, où au final on utilise toujours la même configuration.Par contre si le pied qui se détache peut permettre de se défendre des voleurs je suis preneur.
LA NOBLESSE DU DESIGN ….. La noblesse du design, ce n’est pas la noblesse des materiaux contrairement à l’artisanat d’art , au mobiler de style, à la sculpture classique….
LES GOUTS ET LES COULEURS NE SE DISCUTENT PAS , c’est pour cela que l’on en discute…..”Que demander de mieux? ” Nicolas Triglia.. Je suis d’accord dans les grandes lignes d’accord avec toi mais.. Si on fait un jugement de goût (ou jugement esthétique) du projet c’est à dire un jugement subjectif on peut ne pas aimer l’esthétique du projet. C’est mon cas. Par ailleurs on peut avoir une lecture différente de ce qu’est un matériau noble car c’est une notion toute relative. mais très souvent utilisé … Le materiau ne peut est qualifié independant de la catégorisation (luxe, design , artisan , artisan d’art ), du coût, du temps passé, de la finition, de la complexité, de la qualité du dessin et de l’usage…
D’ailleurs un designer suisse Giancarlo Mino formé à l’ECAL qui avait fait pour ligne Roset un tabouret en aggloméré (inspiré par le mouvement artistique italien Arte Povera) a du revoir sa copie pour rejoindre au firmament du design iconique le tabouret butterfly Sori Yanagi qui est en contreplaqué comme beaucoup de projet de Charles Eames. C’est une catégorisation à géometrie variable en fonction de la cible ou du public qui est destiné à faire une montée en gamme dans la perception, la valeur symbolique et la valeur marchande du projet/ produit….. En partant d’un contreplaqué, suivant l’essence bois, la couleur, le process, le dessin , le designer, la perception ” materiau noble” est MULTIPIer par x 2 X 10 X 20 Tabouret Mirlino de Mino pour Roset
J’aime beaucoup ce système de fermeture de bouteille pour assembler les pieds. Des lignes simples, un matériau noble, un assemblage ludique. Que demander de mieux ?
JUHL / JULES LANCE LE BOUCHON UN PEU PLUS LOIN….Pour faire du design il ne faut pas inventer mais lancer le bouchon un peu plus loin que les autres ou dans une zone imprédictible mais lisible . Très souvent le design de meuble est un exercice de petites surprises, de petits détournements, de petites appropriations. C’est pourquoi le designer parisien Adrien Marolleau trouve qu’il y a peu d’inventions et d’innovations dans le design surtout à partir de Maison et Objets qui est le salon qui habille la maison à la dernière tendance, c’est à dire de l’air du temps….Or une tendance , c’est une armée de suiveurs de formes, , de matière, de couleurs, de texture qui vient du fait que Milan qui le precede est un salon de prototypes de meubles par de grandes et moyennes structures d’edition et de fabrication et que Paris est un salon d’objets décoratifs de petites structures d’édition voire de micro structures sans capacité d’investir avec des problèmes de rentabilité.
une sorte d’Etsy , la plateforme internet de vente du fait main en salon.Le détournement du bouchon de Champagne (autre système de fermeture de bouteille a base de liège) est à la portée de n’importe qui. Je me suis toujours étonné que les designers de l’ESAD Reims se soient fait doubler par les designers italiens et les designers anglais dans cet exercice d’identité culturelle. J’ai été étonné que le salon vin et design ait été monté en Italie et non en France, que le verre pour Cognac le plus inventif ait été conçu par un designer danois et édité par un éditeur danois. Penser à s’inspirer du système de fermeture à étrier des bouteilles en verre consignés (un système tué par la société de consommation mais qui devient un marché de niche nostalgie, tradition et developpement durable) c’est innover avec les valeurs de réassurance qui sont theoriquement à l’opposé des valeurs d’innovation Or l’innovation en design, se fait aussi avec l’histoire, avec le passé, avec ce qu’Inga Sempé qui ne l’oubions pas est franco danoise nomme dans son mémoire de l’Ensci; la désuétude.