La revue d'architecture et de design
Reportage : Exposition Pierre Paulin au Centre Pompidou
Le centre Pompidou organise une rétrospective sur Pierre Paulin jusqu’au 22 aout. Cette exposition présente son travail de la 2nde moitié du 20e siècle. Elle présente plus d’une centaine de meubles, dessins et maquettes principalement issus de la donation l’an passé de ses héritiers au musée. Les collections d’institutions publiques (CNAP, Mobilier National…) et des galeries parisiennes (Pascal Cuisinier, Kreo et Alexandre Guillemain…) complètent la liste des pièces exposées.
Pierre Paulin est sensibilisé au design par son oncle, dessinateur automobile. Il suivra les cours, entre autres, les cours de Maxime Old à l’école Camondo, Paris. Ce dernier le fait entrer dans le bureau d’études de Marcel Gascoin qui l’incite à voyager dans les pays scandinaves. Il en revient avec le design d’Alvar Aalto en tête et suivant les tendances outre-Atlantique, principalement le couple Eames, il dessine la banquette 119 en 1954 pour Meuble TV.
Aujourd’hui connu sous le nom Daybed et rééditée par Ligne Roset, ce meuble, conçu comme un petit canapé avec table basse intégrée, devient une grande banquette pour 3/4 personnes (ou même un lit d’appoint pour une personne) lorsqu’on positionne les deux coussins de dos sur la table basse à la suite du coussin d’assise.
Il prend son envol au début des années soixante, en gainant les coques des sièges de jersey sur les fauteuils Tongue, Ribdon ou Mushroom. D’abord édité par son père, il rencontre le directeur artistique d’Artifort, Kho Lang Ie qui lui donne carte blanche avec d’autres jeunes designers pour réaliser les nouvelles gammes de cette entreprise familiale. On retrouve ses fauteuils Ribbon dans le James Bond Les diamants sont éternels avec Sean Connery.
Avec son idée de maillot de bain, Paulin dépoussière le siège, renouvelle les lignes, allège la structure, jusqu’à la faire disparaître sous la housse au profit d’une forme pure. Il disait du Mushroom : « Le meilleur objet industriellement parlant que j’ai jamais dessiné. Comment voulez- vous faire plus économique ? Il n’y a qu’une seule matière, du tissu. Trois ronds en acier, […] et quatre tiges qui les réunissent entre eux. Ensuite on lui met son maillot de bain et terminé ! ».
Avec ADSA, l’agence que Pierre Paulin créa avec sa seconde femme Maïa Paulin et Marc Lebailly en 1975, il s’inspire toujours de l’esprit américain d’une agence réunissant créateurs et industriels autour des notions de design industriel et de design global. Il en ressort des produits industriels pour Allibert, Stamp ou Calor avec cette Fontaine à café, concept que l’on retrouve dans les machines d’aujourd’hui. En 1987, d’une collaboration avec la Manufacture de Sèvres ressort un service d’assiettes aux lignes géométriques en relief et à la technicité exceptionnelle. L’assiette de présentation, avec son marli lisse recouvert du fond coloré de petit feu aubergine à base d’or, nécessite trois couches colorées successives et une cuisson à 1260 degrés.
Une large rétrospective où vous pourrez découvrir ou redécouvrir un travail, une œuvre marquante, inspirant les créateurs modernes…
Exposition visible au Centre Pompidou – Paris jusqu’au 22 Aout 2016
Plus d’informations sur le designer : Pierre Paulin (wikipedia)
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Autres sources : Ligne Roset, Artifort, Universalis
Ce que je prefere de Paulin , ce n’est pas le tissus extensible Dupont de Nemours qui emmaillote les sièges aux formes organiques comme une chaussette , Olivier Mourgue l’a fait egalement à la meme epoque. Ce qui est le plus novateur selon moi mais non édité par l’editeur americain Herman Miller de Nelson et d’Eames qui l’on influencé) du fait de la crise petrolière entre autres. Je ne sais si c’était à Pompidou. Il est trop tard maintenant Les jeunes designers 50 ans après ne font pas mieux…ttp://www.culturedmag.com/wp-content/uploads/Cultured-Magazine-Pierre-Paulin-Herman-Miller-Louis-Vuitton.jpg
Le rôle d’un musée de design , surtout pour un design français important est au mieux d’anticiper ou tout au moins d’accompagner le design du temps comme le fait le Moma, pas de faire des hommages plus que tardif donc post mortem pour booster l’envolée des prix des galeries et salles de ventes aux enchères …. J’aurais aimé que l’on compare ses oeuvres à ses inspirateurs scandinaves comme Aalto ou americains comme Nelson Eames et ceux qui hier et aujourd’hui s’inspirent de lui…