WASTED Collection – 001 : quand déchets d’hôtel deviennent matière esthétique

On aime particulièrement les initiatives engagées sur BED, recycler, innover, simplifier… Autant d’objectifs qui se doivent d’intégrer le processus créatif des marques et des designers.

Pour le mobilier, les accessoires intérieurs, cela avance, vite, et ce n’est pas plus mal. Suite à nombreuses présentations de produits allant dans ce sens, cap sur une nouvelle initiative à destination de nos intérieurs.

Réutiliser pour créer

Max Lamb, designer britannique déjà reconnu pour ses expérimentations sur les matériaux bruts ou issus de déchets (notamment avec sa collection Poly Scrap Furniture), s’intéresse à nouveau aux ressources non exploitées. Sa collaboration avec le resort balinais Desa Potato Head donne naissance à WASTED Collection – 001, où comment imaginer une collection en lien avec un lieux ayant de l’impact.

L’idée : réemployer des déchets internes d’un hôtel : linge mis hors d’usage, plastiques, restes de cuisine, morceaux de céramique, bambou, déchets organiques, etc… Le tout comme matière première à réemployer pour fabriquer des objets utiles ou décoratifs : chaises, sets de table, vaisselle, tapis, sacs, etc….

Une approche locale et artisanale

Tous les objets de la collection sont façonnés avec le savoir-faire local : artisans balinais qui maîtrisent le tissage, la poterie, le travail du bambou, la teinture naturelle, permettant d’ancrer l’impact encore un peu plus sur la vie locale. Ainsi, l’enjeux écologique va également permettre de faire connaitre, faire travailler et apporter une dimension sociale, sociétale au projet.

Cela permet plusieurs choses : minimiser les transports, valoriser des compétences traditionnelles, créer des pièces qui portent une histoire, un lien tangible entre le matériau récupéré, la main humaine et l’usage final.

Les matériaux mis à profit

La richesse de WASTED Collection – 001 tient à la diversité des matériaux retravaillés. Voici quelques exemples : plastiques HDPE recyclés, teintures naturelles issues de compost ou de matières organiques, linge d’hôtel hors d’usage, verre brisé re-soufflé bouche, huile de cuisine usée transformée en cire de bougie rechargeable, céramiques resauvées, composites mêlant mousse de polystyrène, coquilles d’huîtres, etc.

On découvre, forcément l’impact de ce genre d’établissement, où le recyclage a encore un peu de chemin à faire.

Esthétique, durabilité et économie

L’idée est aussi de souligner, valoriser la provenance en laissant la trace de la mains, et de ne pas « trop » façonner le résultat. On voit ici des finitions imparfaites, une mise en valeur de l’irrégularité, des traces de réparation, des différences de teinte ou de texture : tout cela fait partie du charme, mais aussi du message.

Sur le plan environnemental, Desa Potato Head revendique une réutilisation de 99,5 % de ses déchets hors des décharges pour ses opérations. Cela montre que le projet ne se limite pas à une collection de design : c’est une stratégie d’ensemble visant à rendre les opérations hôtelières plus durables.

Un projet faisant écho, à l’initiative de Sabrina Lucas à redécouvrir par ici.

Le projet WASTED Collection – 001 de Max Lamb & Desa Potato Head illustre comment le design peut allier esthétique et durabilité, artisanat et innovation matérielle. Plus qu’une collection, c’est une invitation à repenser ce que l’on considère comme « déchet », à intégrer les cycles de vie des matériaux dans le processus de création. Ce type d’initiatives pourrait devenir plus fréquent, stimulant de nouvelles pratiques dans le mobilier, l’aménagement hôtelier, l’architecture intérieure  si l’on parvient à conjuguer viabilité économique, impact positif et beauté des objets.

Plus d’informations sur le designer : Max Lamb

sur le projet : potatohead

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By Blog Esprit Design