La revue d'architecture et de design
Histoire de Design : Les luminaires de Serge Mouille
Les luminaires de Serge Mouille (1922-1988) sont emblématiques des années 1950. Fins, en métal laqué noir, il en existe sous différentes formes : appliques murales, suspensions, lampadaires, lampes de table. C’est leur dépouillement et leurs formes simples qui leur ont permis de durer à dans le temps, et d’être aujourd’hui toujours édités ( à des prix très prohibitifs cependant…).
Les lampes de Serge Mouille sont conçues comme de véritables bijoux, et ce n’est pas un hasard puisqu’il entre à 14 ans aux Arts Appliqués et suit des cours d’orfèvrerie. Il conçoit son premier lampadaire pour Jacques Adnet, architecte et décorateur. C’est le lampadaire à trois branches, en tiges et tubes d’acier et fabriqué à l’unité. Leur silhouette est reconnaissable, élégante et inquiétante, car les bras rappellent des pattes d’insectes… Idée que Serge Mouille reprendra pour d’autres lustres qu’il nommera Araignée.
Les réflecteurs du lampadaire peuvent pivoter grâce à des petites rotules en laiton doré. Réalisés en aluminium émaillé, leurs formes sont évocatrices et érotiques. Serge Mouille s’inspira des seins des femmes, ce qui aurait fait dire à Adnet : « On va se foutre de moi quand on va voir tes réflecteurs en forme de nichons ! ». Appelés aussi « tétons de négresse », ils deviennent emblématiques d’un style « Mouille ».
Ce lampadaire est le premier de la série de luminaires, toujours orientables grâce aux pivots, et regroupés sous le nom de Formes Noires qui seront conçus selon le même modèle, « une combinaison de tournage, découpe et déformation manuelle contrôlée, qui produit des formes uniques inaccessibles aux techniques habituelles et qui, de fait, laisseront perplexes les techniciens de l’époque ». Sa formation d’orfèvre est alors évidente, il façonne les feuilles d’aluminium comme des pièces d’orfèvrerie, leur donne une forme de spirale pour la série Flamme, les enroule sur elles-mêmes pour les Tuyaux. Le fini lisse et doux renforce ce côté tactile, comme si Serge Mouille nous invitait à les caresser, puisque comme il le disait lui-même : « Les lampes, c’est comme le cul et les nichons, ça se touche ! »
MOUILLE A COMPRIS CE QU’EXPLIQUE LES NEUROSCIENCES . …. la nature de la ligne et celle du contraste fort. Selon les chercheurs de Harvard, la vision n’est pas une transmission d’image mais un traitement d’information par le cerveau du regardeur.
DESIGNER HOMOPHONE : DESSIN DESSEIN DES SEINS…….. à mettre en lien avec les affiches des étudiants designers graphistes de la biennale de Saint Etienne 2015….