Mon métier : Designer, interview Eléonore Nalet

19 novembre 2010 /
31 commentaires

Mon métier : Designer, interview Eléonore Nalet

Une fois par mois, découvrons ensemble le métier et l’univers d’un acteur de la déco, design ou architecture à travers une interview sur BEDesignLes Métiers de la déco, design, Architecture

Le but étant de découvrir à travers différentes interviews le parcours, les expériences de chacun, le tout permettant de comprendre des métiers aux noms parfois galvaudés.

Éléonore Nalet, Designer française a accepté de répondre à mes questions…

Bonjour Eléonore,

  • Peux tu nous expliquer ton parcours, formations en quelques mots ?

J’ai étudié à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs dans la section design, avec une parenthèse à la Design Academy de Eindhoven. L’ensemble accompagné de stages en agences ou chez des designers indépendants.

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  • Travailles tu dans un studio, agence ?

Je travaille en temps qu’assistante pour la designer Inga Sempé, et je développe en parallèle des projets personnels. Je n’ai pas encore de structure, j’avance doucement.


  • Peux tu définir ton travail en un mot ? Un objet ?

Non, je ne crois pas, ce serait assez réducteur. Je n’ai pas vraiment de définition à donner, j’essaie de développer des objets beaux et intelligents. J’aimerais qu’ils rendent service, tout en apportant un peu de légèreté ou de poésie au quotidien.


  • Participes tu souvent à des concours du même type que celui que tu a remporté dernièrement ? (Prix du groupe SEB)

Depuis mon diplôme il y a deux ans c’était le premier. Le concours de la villa Noailles est vraiment intéressant car il permet d’une part de présenter un projet personnel; la chaise Serpentine, et d’autre part de répondre au brief d’un grand groupe industriel comme SEB. Enfin, les 3 jours de festival et la proximité avec le jury permettent des échanges très intéressants avec des acteurs divers du milieu de la mode et du design.

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  • Gagner ce genre de prix changes t-il la vie d’un designer ? Notoriété, financement…

Je n’irais pas jusqu’à dire que ça change la vie, mais c’est un vrai tremplin. Il y a une certaine couverture médiatique, et l’exposition des prototypes pendant 3 mois à Hyères permet de se confronter à un public, ce qui est rare avant la production. De plus, le prix attribué par le groupe SEB est une aide financière importante pour le développement de futurs projets, car être designer indépendant ce n’est pas simple!

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  • Quels sont les designers qui vous inspirent ou que vous appréciez particulièrement ?

J’aime la douceur et la simplicité du style scandinave des années 50/60, et le mobilier des Eames. Chez les contemporains j’apprécie beaucoup le travail des frères Bourroulec, les recherches incroyables de François Azembourg, et dans un autre style le mobilier de Stephen Burks. Sans oublier Inga Sempé, sans quoi je ne pourrais travailler pour elle.

Pour ce qui est de l’inspiration, je préfère le quotidien.


  • Quelle a été ta première création ?

Certainement des petites boîtes quand j’étais enfant, j’en accumule encore de toutes sortes qui sont vides pour la plupart.


  • Parmi tes créations quelle est celle que tu aimes le plus ?

Mon prochain projet. Je suis souvent critique envers ce qui est terminé.


  • Quelles sont tes influences ?

Le quotidien, et les voyages. Je rentre tout juste du Japon avec quantité de nouvelles références. Il y a tellement de formes et d’usages différents, surtout dans l’architecture, c’était vraiment intéressant.

Mon métier : Designer, interview Eléonore Nalet

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  • Chez toi c’est comment ? Ton environnement de travail ? Peut on avoir une photo ?

C’est très petit, et en plus en ce moment je refais les peintures! Pour la photo ce sera un peu plus tard.


  • Pour toi, le plus important dans une création est ? La Praticité ? La Poésie ? L’Usabilité ? La Processus de création simplifié ?… L’humour ?

L’usage, puis l’esthétique, et enfin la faisabilité par un industriel, sans quoi l’objet n’existe pas. Si à cela je peux ajouter de la légèreté et un peu de poésie l’objet sera presque réussi.


  • Un conseil à donner au personnes désireuses de se lancer et de devenir designer ?

Ne pensez pas que vous serez Starck! Designer ce n’est pas un métier à paillettes, c’est difficile, et l’on est pas toujours récompensé, alors courage.

  • A quoi ressemble une journée type pour Eléonore Nalet ?

S’il s’agit d’une journée de travail personnel, c’est beaucoup de dessin, des maquettes, mais aussi des moments à errer sur internet ou dans la rue. Les idées ça ne se commande pas. Parfois je travaille mieux à la terrasse d’un café que devant mon bureau.

Un des avantages à travailler pour soit c’est de ne pas avoir de journée type.


  • Que penses-tu de l’effervescence autour de la déco, du design ces dernières années à la télévision et sur internet ?

Je pense que c’est souvent autour de la déco, et très rarement autour du design. Le grand public ne connais pas le métier de designer industriel. J’ai pris autant de plaisir à dessiner une chaise qu’une sorbetière pour Moulinex, et c’était également autant de contraintes. Dans les magazines on ne voit que du mobilier, mais il y a un designer derrière la plupart des objets du quotidien.


  • Comment tu choisis tes projets ? Travail tu en équipe ? En solo ?

Je travaille seule car cela laisse plus de liberté dans l’organisation, mais je suis ouverte pour des projets en équipe, surtout s’il s’agit de mixer des compétences.


  • Quelle est ta méthode de travail ?(croquis, photos, 3d…)

Beaucoup de croquis, et en parallèle des maquettes. Parfois de la 3D aussi, quand elle s’impose. Au début il y a toujours le dessin.

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  • Consultes tu régulièrement des livres, sites, blogs consacrés au design ? Si oui lesquels ?

Un peu, à la manière d’une revue de presse. Le seul blog que je visite très régulièrement est Dezeen, je feuillète les magazine de déco dans les gares. Cela dépends du temps dont je dispose, quand je suis plongée dans un projet je ne regarde pas beaucoup autour.


Essayons d’aller un peu plus loin, si tu me permets :

  • Est-il facile d’être une femme « designer » ?

Je ne suis pas sure que cela tienne au fait d’être une femme, mais être un jeune designer ça n’est pas évident. Il faut être particulièrement rigoureux avec les industriels ou les prototypiste pour se faire respecter, et arriver à imposer ses choix.


  • As tu une définition du « design » ?

Non, d’autant qu’à l’étranger ce terme est utilisé pour toutes les sphères de la création. Peut être “dessin avec un dessein”.


  • Quels sont vos passions, vos loisirs, en dehors du design ? Un designer a-t-il une vie en dehors du design…

Oui et non, car l’on travaille un peu en pemanence. Je dirais qu’il n’y a pas de frontières, on ne peux pas vraiment parler de travail et vie privée, mais rassurez vous j’ai bien d’autres centres d’intérêt.


  • Ou te vois tu dans 5 ans ? 10 ans ?

Pour les prochaines années j’aimerais travailler un peu à l’étranger, et puis dans 5, 10 ans, avoir mon propre studio avec des clients intéressant ce serait vraiment bien.


  • Que pensez-vous de vos confrères ?

Pour l’instant j’ai encore du mal à me considérer comme designer indépendante, alors mes confrères …


  • Quels sont vos projets encours ?

Un kit de voyageur léger, une petite table pour accompagner Serpentine, des recherches en céramique … ce ne sont pas les envies qui manquent.


  • Pourquoi accepter de répondre à mes questions ?

Pour montrer mon travail et partager mes points de vue. Et puis si quelques personnes peuvent avoir une meilleure idée du métier de designer avec cette interview ce sera bien.


  • Est-il possible, pour terminer d’avoir un petit dessin spécial BED : Blog Esprit Design by Eléonore Nalet ?

Mon métier : Designer, interview Eléonore Nalet

Merci à Éléonore pour sa disponibilité et gentillesse, un interview interessante et sans langue de bois.

By Blog Esprit Design


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Vincent - Blog Esprit Design

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  1. Post
    Author
  2. @ vincent Bed
    Eleonore Nalet dvp un nouveau luminaire hybride vu ds residences deco… invisible sue web . tu pourrais l’ avoir an avant prem

  3. @ Eleonore Nallet
    Je propose une serpentine à mémoire de forme partielle ou totale de couleur noire aspect brillant comme une doudoune pour gommer le côté édredon…. avec possibilité de mixer 3 couleurs dans la même chaise… avec ou sans capuche.

  4. Mosaiik, est un travail d’étudiant qui a été presenté à Stockholm Furniture Fair 2011

  5. Nouvelle plateforme de jeunes talents…
    3 français qui ont fait leur études à Eindhoven( Nalet, Dumas) et à Lausanne dont 2 primés à Hyères et une qui a fait ses études à Reims et dont le projet est financé par le Via étaient dans D3 talents à Cologne…

    http://d3alumni.imm-cologne.de/#exhibits/2011

  6. « Je pense que c’est souvent autour de la déco, et très rarement autour du design. Le grand public ne connais pas le métier de designer industriel. J’ai pris autant de plaisir à dessiner une chaise qu’une sorbetière pour Moulinex, et c’était également autant de contraintes. Dans les magazines on ne voit que du mobilier, mais il y a un designer derrière la plupart des objets du quotidien. »
    Les Medias s’en tappent du design . Ce qui interesse un redacteur souvent pigiste c’est la tendance, le style…qui le fera apparaitre comme un expert auprès de son redac chef. C’est de trouver le jeune qui monte…En 5 ans , beaucoup ne sont pas monté plus haut que cette colonne de papier.
    Il doit fournir aussi les sujets d’indignation qui fera du lectorat et le design fournit des sujets de ce type. C’est une instrumentalisation du design.
    Je vois renvoie aussi vers Bernard Stiegler ou Peter Sloterdijk « Aujourd’hui, chaque sujet ou thème qui peut provoquer l’indignation collective, est à comprendre comme autant de tulipes. Et les journalistes, dans cette perspective, ne sont rien d’autre que des vendeurs de tulipes, qui vous proposent des tulipes chaque jour. Ainsi, ‘‘le 20 heures’’ avec ces informations est le moment critique de la journée où l’on propose à une population une dizaine de sujets sur lesquels elle pourrait facilement s’indigner. Les thèmes sont toujours choisis de telle sorte qu’ils contiennent un certain potentiel d’indignation. Et de temps à autre, l’affaire éclate. La plupart du temps on passe sur cette proposition d’excitation, sur cette proposition d’indignation, tout simplement parce que la population est fatiguée : on ne peut guère s’indigner tous les jours. Mais dans le même temps on apprécie vivement le fait que les journalistes fassent leur travail, lequel consiste précisément dans le fait de nous présenter continuellement un répertoire de possibilités de nous indigner. De sorte que la température d’indignation de la société reste toujours constante. »
    Inutile de se creuser le bulbe si on n’a pas le contexte historique, social et culturel: .« Les journalistes sont des marchands de tulipes » disait Peter Sloterdijk. Il faisait référence à la première bulle spéculative de l’histoire, celle des tulipes de Hollande, au XVIIIe siècle. Les tulipes avaient atteint un prix faramineux, et les cours se sont effondrés d’un coup.
    De la même façon, les journalistes nous vendent des tulipes, à nous les consommateurs d’indignation. Chaque journal maintenant presque chaque blog influent déroule des sujets qui sont autant de raisons de s’indigner. Certaines enflent démesurément et deviennent de Buzz.

  7. Post
    Author
  8. Cela coule de source , Vincent
    Voila une nouvelle séquence dans mo approche DESIGN SCHOOL Prof Z

    Les leçons de Prof Z sont basées sur une longue recherche que je pourrais présenter au doctorat mais je me tape de ces morceaux de papier universitaires de la République des lettres qui n’apportent pas aujourd’hui pas de lettres d’embauche aux jeunes . Quand j’etais prof du supérieur( comme on dit d’un vin à peine mieux qu’une simple piquette) dans un centre de redressement pour Sorbonnard , pour étudiant perpetuel en sciences humaines et en lettres , inadaptés à l’entreprise et aux collectivités publique , je les faisais passer de verbeux pretentieux et creux, de sémiologue à redacteur de PA bien sûr en leur donnant un titre virtuel de Directeur d’Agence pour preserver leur egoet leur motivation
    Ce qui m’interesse c’est de socialaliser, de démocratiser de développer une société de contribution face aux derives de l’hyperconsommation et au totalitarisme de l’américanismee des ecrans qui conduit à la perte de l’attention profonde au profit de l’attention suprficielle et immediate( lire ou écouter en pod cast sur la toile Bernard Stiegler )

    Lesson N°1
    Leçon de Philippe STARck: donner de la verticalité à votre projet pour qu’il soit vu dans la prese, dans la collection et dans lecatalogue de l’edieur et que vous, designer, vous soyez vu. Alors qu’Alberto Alessi lui demandait un plateau PS a dessiné un presse citron tres verticalisé, un scale model de sculturemonumentale de Calder + Bourgeois…
    Lesson N°2
    Leçon d’ Arick Levy: decliner nos idées, vos concepts (Rock , Honey Comb) avant que les autres designers plus connus ne les declinent et vous fassent décliner…. Il suffisait à Cristian ZUZUNAGA de faire une élévation vertivale pour arriver au canapé de Ron . alors que c’est un amoureux des grandes villes, de l’urbanité, des tours . Il avait un storytelling clef en main , le skyline..

    DESIGN SCHOOL

    Les leçons de Prof Z sont basées sur une longue recherche que je pourrais présenter au doctorat mais je me tape de ces morceaux de papier universitaires de la République des lettres qui n’apportent pas aujourd’hui pas de lettres d’embauche aux jeunes . Quand j’etais prof du supérieur( comme on dit d’un vin à peine mieux qu’une simple piquette) dans un centre de redressement pour Sorbonnard , pour étudiant perpetuel en sciences humaines et en lettres , inadaptés à l’entreprise et aux collectivités publique , je les faisais passer de verbeux pretentieux et creux, de sémiologue à redacteur de PA bien sûr en leur donnant un titre virtuel de Directeur d’Agence pour preserver leur egoet leur motivation
    Ce qui m’interesse c’est de socialaliser, de démocratiser de développer une société de contribution face aux derives de l’hyperconsommation et au totalitarisme de l’américanismee des etrans ( lire ou écouter en pod cast sur la toile Bernard Stiegler )

    Lesson N°1
    Leçon de Philippe STARck: donner de la verticalité à votre projet pour qu’il soit vu dans la prese, dans la collection et dans lecatalogue de l’edieur et que vous, designer, vous soyez vu. Alors qu’Alberto Alessi lui demandait un plateau PS a dessiné un presse citron tres verticalisé, un scale model de sculturemonumentale de Calder + Bourgeois…
    Lesson N°2
    Leçon d’ Arick Levy: decliner nos idées, vos concepts (Rock , Honey Comb) avant que les autres designers plus connus ne les declinent et vous fassent décliner…. Il suffisait à Cristian ZUZUNAGA de faire une élévation vertivale pour arriver au canapé de Ron . alors que c’est un amoureux des grandes villes, de l’urbanité, des tours . Il avait un storytelling clef en main , le skyline..

  9. Post
    Author

    merci en effet pour la proposition de designer .. je suis toujours preneur de profils intéressants, et surtout de personne « accessible » et jouant le jeu pour BEDesign.

    J’essaierai de voir une mise en page différente la prochaine fois pour accroitre la lisibilité transversale.

    Enfin .. oui, cette article peut être diffusé, avec plaisir, tant qu’il y a les sources 🙂 🙂

  10. @ Eléonore Nalet
    Je pense que vous pourriez envoyer une traduction de cette interview à Marcus Fairs / Dezeen + Photos dessins de ma part si Vincent n’y voit pas d’inconvénient de même qu’à Costas Voyatzis /Yatzer qui m’a donné le charmant titre de contributing editor…alors que je suis intervenu plus en temps que consultant marketing management pour developper le post ranking de son blog quand il avait peu de lecteurs et surtout de commentateurs.
    Mais peut être que l’alerte google fera le job mais c’est un système incertain.

    PS: »Hi again Prof Z. Are you interested in featuring in our next newsletter?! As our most prolific commenter I was thinking we could introduce you to our subscribers… You are becoming very well known… Marcus Fairs / Dezeen

  11. J’ai ajouté les dessins qui me semblent inédit dans les blogs d’ Eléonore Nalet à la base de données de dessin de designer que j’ai constitué dans la Revue du Design à partir de l’expo d’un sujet sur le musée des arts décoratifs et un article sur Focillon Eloge de la main…. Je me bats avec de jeunes designers qu monde entier qui ne veulent plus dessiner et me font parvenir des « rendus » de machine qui leur demandent un temps fou alors que leur concept est approximatif , que la forme est pas adapté à la fonction et aux usages et qu’un simple dessin à la silhouette (ombre chinoise) montre que ce projet sera attribué à un autre designer, plus connu…
    Je ne sais si Alexandre Cocco ne fera pas encore le redac chef ou le moderateur …
    http://revuedesign.wordpress.com/2009/12/01/eloge-de-la-main-dessiner-le-design/

  12. @Vincent
    Je vois que tu suis mes conseils de mise en acvant de designer… L’iconographie est parfaite mais pour la mise en page ( typo, interligne) que tu as choisie, j’ai des pb de lecture…. rapide…. alors je ne lis pas ou peu

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