Le Groupe Roset (Ligne Roset + Cinna) inaugure un lieu unique en son genre 

07 février 2025 /
Pas encore de commentaires

Il y a quelques temps, on a eu la chance d’être invités par le Groupe Roset à découvrir un lieu unique en son genre, nouvellement né, en ses terres historiques de Montagnieu. L’occasion pour nous de revenir sur le Groupe Roset et ses trois marques que sont Ligne Roset, Cinna, et Ligne Roset Contract ! Une plongée entre tradition et vision d’avenir, au cœur du savoir-faire français comme on aime le définir. Visite. 

Montagnieu : c’est ici que tout a commencé
La famille Roset est installée ici depuis le XIXe siècle, Antoine Roset (1841-1893) profitant de la rivière pour installer deux roues à aube que Michel Roset, père d’Olivier et oncle de Antoine, actuels dirigeants du groupe, a connu étant jeune. Ces roues permettaient de débiter le bois qui servait à la fabrication des cannes et ombrelles dont Antoine s’était fait la spécialité ; particulièrement doté en forêt de hêtres, le territoire avait tout de l’endroit idéal. C’est par la suite que l’activité se mue en fabrication de chaises, à partir des tours à bois d’origine, une activité au-dessus de toute tendances ; la preuve en est puisqu’elle est toujours d’actualité ! La naissance de la marque Ligne Roset est d’ailleurs due à l’ajout du meuble à l’activité initiale autour du siège.

L’usine de Montagnieu était l’endroit où tout se passait pour l’entreprise jusqu’en 1974, pour progressivement, à partir des années 2000, tomber en désuétude face aux bâtiments aux volumes et équipements plus propices à l’activité, notamment à Briord. Aujourd’hui encore, le territoire demeure le fief de la famille et de son activité : 83% de ce qui est vendu par le groupe est fabriqué en Rhône-Alpes. De manière transparente, le reste est composé de ce qui est appelé ARE (comprendre Articles revendus en l’état), qui est plus grossièrement une activité de négoce qui permet aux marques d’étoffer leur catalogue, notamment avec du luminaire et des accessoires. 

Pour continuer à s’imposer, le groupe se remet sans cesse en question
Malgré un contexte économique plutôt défavorable, du moins à l’échelle nationale, le groupe Roset se défend bien. Plus de 75% des pièces vendues sont destinées à l’export. On nous apprend sans grande surprise que les rééditions fonctionnent très bien (on pense notamment à la réédition de pièces de Pierre Guariche proposée par Cinna).

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par BLOG ESPRIT DESIGN (@espritdesign)

Mais pour continuer de se développer, le groupe doit rester agile. Dernièrement, le logiciel organisationnel qui régit l’ensemble du process industriel a été changé, là où de nombreux salariés pensaient perdre leurs habitudes ; mais c’est typiquement sur ce genre d’aspect que l’entreprise se doit de suivre les volumes et l’évolution des méthodes industrielles et économiques. C’est tout une mécanique qui doit se remettre en place pour revenir plus forte, étant la connexion en tous les maillons de la chaîne, des bureaux d’études dédiées à la logistique en passant par la fabrication. Sur un autre sujet, avoir longtemps bataillé contre la contrefaçon, et la copie, le groupe doit également faire face aux phénomènes de dupes, particulièrement en vue sur des jeunes générations. Ce n’est pas moins de 300k € qui sont investis chaque année dans un département spécialisé au nom des droits qui entourent la création et sa protection. La croissance passe également par la marque Ligne Roset Contract qui répond aux appels d’offres et remporte des projets aussi variés que des hôtels de gamme diverses, des bateaux, etc.

Une rénovation à grands frais, au nom de l’expérience
L’attendue rénovation du lieu est enfin arrivée. Pour Laurent Pointet, directeur commercial France, ce lieu est l’élément qui manquait au Groupe Roset pour expliquer, montrer, former. Le groupe a investi 3 M€ pour faire du lieu un espace multicasquette, entre magasin d’usine, espace historique, lieu de vie, de formation, ou encore de travail. L’entrée se fait par le magasin d’usine, pour profiter d’un espace et de tarifs inédits, et ce jusqu’à arriver à l’espace historique ! Aux côtés de ce quasi-musée, se trouve un showroom de plus de 450m², réservé aux clients professionnels et aux équipes du groupe, avec des salles de réunion attenantes, ainsi qu’une prairie de plus de 1000m² dédié à l’exposition de mobilier outdoor. 

Des modèles de Togo à prix d’amis au magasin d’usine / outlet
Le magasin d’usine s’étend sur près de 900m², ouvert au public, offrent une sélection de meubles et accessoires. On y trouve notamment des pièces qui ont pu servir pour des photoshoots par exemple, qui ont été sollicitées. Les défauts sont généralement si mineurs qu’ils sont difficilement perceptibles pour un œil non avisé, mais assez pour ne plus pouvoir être considérées comme neuves. On prend l’exemple du Togo brun dont la particularité est d’avoir un défaut dans le sens du velours. Problématique ? Pas vraiment, mais ça ne répond pas aux normes définies par la marque. Résultat, des rabais de -40 à -50% !

L’espace historique, un quasi-musée Ligne Roset / Cinna à Montagnieu
Dans le prolongement du magasin d’usine, l’espace historique, pour ne pas dire musée, s’ouvre à nous avec une scénographie des plus épurées. Face à nous, l’un des seuls exemplaires du canapé Profil par Jean Nouvel. L’autre exemplaire connu serait à la Maison de la Radio et de la Musique, ex Maison de l’ORTF. Parmi les pièces exposées, on trouve également le poétique lit à baldaquin Astarac de Jean-Charles de Castelbajac, le baroque semainier d’Elizabeth Garouste et Mattia Bonetti ou l’exubérant prototype de la chaise Miss Paramount issue du projet Paramount hotel de New York par Philippe Starck.  Ce que l’on découvre ici ne représente que la moitié des archives détenues par le groupe, ce qui promet de belles expositions, avec la capacité de se renouveler !

Ligne Roset, la statutaire, Cinna, l’impertinence
Le désormais iconique Prado, avec ses coussins-dossiers qui se promènent sur l’assise au gré des postures, est né du Gao, figure de 76, année de naissance de Cinna. Le lancement de Cinna correspond à un contexte de social démocratie, au sein duquel il était particulièrement sain de débarquer avec des prix agressifs tout en proposant la crème du design d’alors, notamment avec les créations de Pascal Mourgue, ami de la famille. On croisera aussi celles de Christian Werner. Cinna est né à une époque où, d’un point de vue distribution, il était intéressant de créer sa propre concurrence au sein d’une même ville. Une plongée dans l’histoire qui permet à Olivier Roset, de rappeler que Cinna comme Ligne Roset, se veut fabricant plus qu’éditeur. De nombreuses pièces d’alors étaient d’ailleurs issues de l’imagination des créatifs qui étaient à la une des formats Carte blanche organisés par le VIA. Une impertinence qui offrait une rupture attendue avec Ligne Roset et permettait à chacune des entités de bâtir des territoires de marque qui leur soit propre. Aujourd’hui encore, des collection comme Cinna Outdoor permet à la marque de s’offrir une particularité que Ligne Roset n’a pas en France (puisque, rappelons-le, Ligne Roset/Cinna ne font qu’un à l’international).

Ligne Roset / Cinna, intimes des designers
La visite de l’espace historique est l’occasion de rentrer dans l’intimité des relations entretenues par Ligne Roset / Cinna et les designers. Ce ne sont pas moins de 90 designers qui sont rémunérés par trimestres sous forme de royalties pour les ventes de leur création par les marques du groupe. Le règlement se fait dès l’enregistrement de la vente, et non suite à la livraison de la commande (ce qui pourrait retarder les virements de plusieurs semaines).

Le noyau dur des marques représente quant à lui un panel d’une vingtaine de designers, qui sont amenés à collaborer régulièrement avec l’une des deux marques (Cinna ou Ligne Roset), avec une bonne connaissance mutuelle des méthodes de travail entre les deux parties. Michel Roset nous précise d’ailleurs que chacune des pièces qui est présentée est toujours signée de la main d’une ou d’un designer, c’est l’une des particularités du groupe. Si l’on y est désormais habitués, l’un des viviers pour dénicher la jeune création côté Cinna est évidemment le Concours Cinna, qui récompense chaque année les pièces les plus pertinentes autour d’un thème donné. Le concours a permis à de nombreux jeunes designers (primés ou non) de voir leurs pièces éditées par la marque ! 

La formation, l’une des visions d’avenir du groupe Roset
Au sein du nouveau lieu investi par le groupe, s’ouvrira une école de formation interne de 225 m2 dédiée à la transmission des savoir-faire en tapisserie et couture, qui jouxtera un atelier de couture et de tapisserie de 1245 m2, où les personnels formés pourront appliquer leurs compétences. Dans un contexte où le recrutement devient un vrai sujet d’avenir pour le Groupe Roset qui ne trouve pas de main d’œuvre qualifiée, la formation, le travail dans de bonnes conditions et la fidélisation des employés est importante. Il n’y a pas d’écoles sur le territoire qui forment à ces métiers si spécifiques ; il faut au groupe 18 mois pour permettre à un personne de commencer à se lancer sur la fabrication d’un canapé.

Le Togo, par exemple, c’est 25 KG de mousse. Autant dire que le travail est physique, et surtout très particulier. Le groupe a récemment eu l’opportunité de croiser la route de réfugiés afghans et syriens, qui travaillent sur site dans le cadre d’un partenariat avec des centres de formation.

Le sujet du développement durable
Le groupe Roset se veut à la pointe de la RSE (comprendre Responsabilité Sociétale des Entreprises). Et pour cause, sa marque Ligne Roset Contract est en prise directe avec des groupes et des produits dont les normes environnementales sont tellement pointues qu’elles obligent les différents partenaires à se mettre sans cesse à jour, à évoluer dans le bon sens efficacement. Un sujet que le groupe Roset maîtrise naturellement depuis plusieurs décennie puisque , l’usine de St-Jean, en cas d’incendie, aucune eau ne finissait dans le rhône
L’occasion pour l’entreprise de revenir sur ces principaux pôles d’émission de CO2, avec en premier lieu le chauffage (fuel), et en second la mousse utilisée dans la fabrication des sièges. Si un travail est fait sur l’emballage, ces 2 pôles sont évidemment une priorité, différents partenaires plus ou moins historiques travaillant aux côtés du Groupe Roset pour inverser les tendances. L’une des pistes évoquée pour réduire l’impact carbone global de la mousse polyuréthane est l’utilisation de l’énergie biomasse (en remplacement des énergies fossiles) pour la production de ces mousses, avec l’idée de labelliser l’usine et d’assurer une traçabilité complète autour de l’utilisation de la biomasse.
Chaque année marque l’arrivée de nouvelles machines, qui apportent leur lot d’améliorations en matière de développement durable et d’optimisation en tous genres. Le modèle développé par Zund que l’on nous présente permet la découpe unitaire, avec la capacité d’anticiper les raccords lorsqu’il y a des motifs. C’est un gain de temps, de qualité, mais également de matière. La machine identifie, par la projection, les pièces à récupérer et permet de minimiser le volume de déchets grâce au zoning de plusieurs canapés en même temps. Autre détail qui a son importance, auparavant il était nécessaire de disposer un film plastique sur la matière pour plaquer le textile, qu’il ne plie pas. Désormais, la machine crée un vide d’air qui pallie ce phénomène. Plus rapide, moins coûteux, plus écologique !
Toutes les pièces fabriquées par le Groupe Roset le sont à la commande ; en revanche, il est évidemment nécessaire qu’elles s’inscrivent dans un planning de production industrielle, qui se doit d’être optimisé. On ne lance pas une découpe spécifiquement pour un canapé… Les chutes sont quant à elle récupérée par une filière dédiée et sont ensuite utilisées dans la maroquinerie par exemple.

La boutique Cinna, témoin d’un luxe nouveau
Aux portes de la place Bellecour, se dessine par 3 vitrines magistrales, la nouvelle boutique Cinna. Ici, les murs sont peints à la chaux (partenariat avec Mercadier), les carreaux de ciment d’origine conservés, et le lieu révèle son âme au visiteur ; les meubles ne sont pas justes posés, ils s’expriment. Et c’est tout ce que l’on est en mesure d’espérer ! Plus qu’un espace marchand, les architectes d’intérieurs qui travaillent avec la marque sont invités à organiser leurs rendez-vous à la boutique ; on est ici, comme le souligne Olivier Roset, comme dans la médiathèque du quartier, version chic, et tournée autour du design. Le digital, qui aide à la prise de décision des clients, permet d’ouvrir des espaces plus petits en ville, sans risquer de manquer de voir tel ou tel produit, très détaillé sur internet. C’est davantage un univers que l’on vient chercher. Et pour toucher les matières, les échantillons sont bien présents ! Les clients qui arrivent en boutique sont particulièrement informés sur les produits, une tendance qui tend à modifier les rôles par rapport à ce que le secteur a pu connaître. 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par BLOG ESPRIT DESIGN (@espritdesign)

Le digital, pour maintenant et demain
Le digital bouscule les habitudes de consommation. Le virage est pris par le groupe depuis plusieurs années déjà, de manière réfléchie, pas à toute allure. Par souci de loyauté, le groupe a d’ailleurs défini que c’est le magasin le plus près de l’adresse de livraison du client qui récupère officiellement la vente qui a lieu en ligne. La digitalisation va s’accélérer dans les mois et années à venir, et permet déjà de beaux projets ; notamment depuis que les catalogues sont en ligne, mise à jour quasi toutes les semaines, sont nés des magazines respectifs pour Ligne Roset et Cinna, qui permette de plonger dans l’univers des deux marques, mais aussi de se projeter tout autour. Dans la même veine, le podcast SOFA peut se vanter d’avoir fait 90k écoutes pour sa 1ère saison. Autre sujet, la lutte contre la contrefaçon évoquée plus haut, peut également passer par la digitalisation. Et à ce sujet, le marquage de chaque Togo d’un QR code contenant l’ensemble de son identité est officiellement lancé sur les modèles livrés à partir de maintenant.

Ligne Roset / Cinna en quelques chiffres détonnants :
80% des tissus et cuir viennent d’Italie
Sont utilisés : 20 kilomètres linéaires par mois de tissu soit un Lyon-Nîmes par an et 6 kilomètres linéaires par mois alcantara
S’il y a plus de 1 défaut sur 10 m, le tissu est non conforme.
70% matière utilisée est de la mousse (fabriquée en Haute-Loire!)
1/3 de la production des sièges correspond au Togo
On pourrait faire un Brest – Menton rien que sur des Togo si l’on rassemblent tous ceux produits

Les meilleures ventes en France :
1 – Togo
2 – Kashima
3 – ex-aequo Ploum/Pumpkin 

On espère que cette plongée multi-sujets sur le groupe industriel Roset vous a plu, que vous aurez appris des choses. On vous donne rendez-vous au printemps, au Palais de Tokyo, pour découvrir la suite des aventures de Ligne Roset et Cinna !

En savoir plus sur la marque : Groupe Roset

by Blog Esprit Design


Gallerie (30)

ImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImageImage
À propos de l'auteur
Image
Matthieu Coin
Freelance en création de contenu chez 
matthieucoin.com

Laisser un commentaire

Ne manquez pas les actualités design
Dans le même rayon

Annonces

Ne manquez pas les actualités design
Image